Le syndicat représentant la sous-traitance française dénonce l’attitude déloyale des donneurs d’ordres qui nient purement et simplement la pénurie.
«En avril dernier, notre profession n’a pu livrer et facturer que 70 % de sa production par manque de composants; en mai, ce ratio est tombé à 60 %», annonce Richard Crétier (notre photo), délégué général du Snese, le syndicat français de la sous-traitance.
Ce même mois de mai, et pour la même raison, 10 % des entreprises de la sous-traitance électronique de l’Hexagone ont été obligées d‘instaurer des jours de chômage technique. Et ce dans ce contexte difficile puisque les sous-traitants ne peuvent pas compter sur l’indulgence de leurs donneurs d’ordres. «Les clients ne veulent rien comprendre», déplore ainsi le porte-parole du syndicat.
La pénurie qui sévit ayant pour conséquence une augmentation des prix – notamment parce que les sous-traitants sont obligés de faire appel à des brokers -, la profession a aussi beaucoup de mal à répercuter ces augmentations en aval. En effet, outre le fait qu’ils «ne veulent rien savoir», les donneurs d’ordres «accusent les sous-traitants d’incompétence», nous apprend M. Crétier.
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Et malheureusement, la pénurie qui s’est installée depuis janvier dernier devrait durer au moins jusqu’à la fin de l’année. En effet, les fabricants de composants n’ont pas investi en équipements de production l’an passé et, s’ils le font maintenant, les retombées en production ne seront pas effectives avant la mi-2011.
En fait, les fabricants rattrapent ainsi les pertes qu’ils ont accumulées du fait de la suroffre en composants des deux dernières années.