Le rétablissement est spectaculaire en France pour les ventes directes aux équipementiers et intégrateurs qui ont augmenté de 25% au troisième trimestre après une chute de 23% au trimestre précédent. En revanche, les ventes aux distributeurs ont enregistré un deuxième trimestre consécutif de baisse séquentielle avec une chute 10%.
A l’unisson du marché européen, le marché français des semi-conducteurs a nettement rebondi au troisième trimestre 2020 après avoir été fortement touché au deuxième trimestre par le ralentissement économique dû à la crise sanitaire. Selon Acsiel Alliance Electronique, les ventes en France ont atteint 402 millions d’euros, ce qui représente une croissance de 13% d’un trimestre sur l’autre et de 3% par rapport au troisième trimestre 2019. En glissement annuel sur une période de 12 mois, le marché français est en recul de 9%, au diapason de l’ensemble du marché européen en baisse de 8% selon les données publiées par le WSTS.
Le rétablissement est spectaculaire en France pour les ventes directes aux équipementiers et intégrateurs qui ont augmenté de 25% au troisième trimestre après une chute de 23% au trimestre précédent. En revanche, les ventes aux distributeurs ont enregistré un deuxième trimestre consécutif de baisse séquentielle avec une chute 10%.
Le segment automobile, qui est de loin le premier marché pour les ventes directes, est aussi le principal contributeur à la dynamique du troisième trimestre. Il enregistre une croissance séquentielle de 50%, à la faveur du redémarrage de la production française de véhicules qui avait été quasiment mise à l’arrêt pendant le confinement du printemps. Ce fort rebond se traduit naturellement par un rétablissement tout aussi spectaculaire des ventes de composants qui sont largement utilisés dans l’électronique automobile. Ainsi, l’ensemble des ventes de circuits intégrés analogiques et logique MOS, et des capteurs et actuateurs, augmente de 45% après une chute de 39% au deuxième trimestre.
Le segment industriel a montré une plus grande stabilité dans la tourmente et a été moins sévèrement touché que l’automobile grâce à une multitude d’applications dont les marchés sont structurellement en croissance. Les ventes directes aux clients équipementiers et intégrateurs (OEM et EMS) de semi-conducteurs destinés aux applications industrielles ont bénéficié d’une croissance de 11% au troisième trimestre après avoir baissé dans les mêmes proportions au deuxième trimestre.
Le segment des cartes à puces, qui tend à s’éroder en raison de l’intégration progressive des fonctions de sécurité dans le coeur du système, est par ailleurs porté par la digitalisation et, de ce fait, a montré jusqu’à maintenant une assez bonne résilience face à la crise de la Covid-19. Les ventes de semiconducteurs au segment aéronautique et défense qui étaient les seules à avoir enregistré une croissance au trimestre précédent sont en baisse de 9% au troisième trimestre, pénalisées par l’avionique qui reste très déprimée et par un marché de la défense qui fluctue assez largement d’un trimestre à l’autre en fonction de commandes ponctuelles.
L’industrie mondiale du semiconducteur dans son ensemble fait face, quant à elle, à une forte reprise de la demande, tout particulièrement pour ce qui concerne la France dans les marchés automobiles et industriels et chez les sous-traitants. Des problèmes logistiques ont également été identifiés et viennent perturber la chaîne de valeur. Cette situation crée déjà des tensions sur certains composants et se traduit par des allongements de délais de livraison.