Le marché français des semi-conducteurs a nettement moins souffert que le marché mondial en raison de sa plus faible exposition au marché des mémoires. Le segment des cartes à puce a néanmoins reculé de 20%, illustrant les évolutions structurelles de cette industrie.
Selon Acsiel Alliance Electronique, le marché français des semi-conducteurs a fortement rebondi en fin d’année 2019 après deux trimestres de baisse, avec une croissance de 13% au quatrième trimestre par rapport au troisième trimestre, à 442 M€. En rythme annuel, cela représente une contraction de 8% comparé au quatrième trimestre 2018. C’est toutefois une amélioration par rapport au point bas du cycle atteint au troisième trimestre à -13% en rythme annuel.
Alors que les ventes de la distribution stagnaient au quatrième trimestre, ce sont les ventes aux clients directs qui ont assuré la dynamique du marché avec une croissance de 20% provenant de tous les secteurs. Le principal contributeur à cette croissance a été le segment militaire et spatial dont les ventes ont presque doublé par rapport au très faible troisième trimestre. Le segment automobile, qui est le plus volumineux en termes de ventes directes en France, a bénéficié d’une croissance de 7%. Il a ainsi retrouvé son niveau du deuxième trimestre après avoir été orienté à la baisse depuis le début de l’année 2019. Le segment industriel qui avait fortement chuté aux deuxième et troisième trimestres a regagné 11% au quatrième. Les ventes destinées aux applications grand-public et informatique, agrégées dans les statistiques d’Acsiel, se sont accrues de 47% suivant un profil saisonnier bien établi.
Parmi les grandes familles de produits, ce sont les circuits MOS Micro (microcontrôleurs et microprocesseurs) qui, en raison de leur taille, ont le plus fortement contribué à tirer le marché vers le haut avec une croissance de 25%. De leur côté, les ventes de circuits analogiques ont connu le plus fort rythme de croissance au quatrième trimestre avec une progression de 29%. La catégorie capteurs et actionneurs, après trois trimestres à niveau constant, a retrouvé la croissance avec une hausse de 11% alors que les ventes de circuits discrets ne progressaient que de 4% et les circuits logiques MOS de 5%.
En 2019, le marché français des semi-conducteurs a été affecté par le retournement conjoncturel comme l’ensemble du marché mondial. Selon Acsiel Alliance Electronique, le marché français a reculé de 6% pour s’établir à 1,77 milliards d’euros. Les ventes directes au client final ont baissé de 5% et celles de la distribution de 7%.
Sur l’ensemble de l’année, seuls deux segments applicatifs ont bénéficié d’une croissance de leurs ventes au client final, le grand public et informatique (+3%) et le militaire et spatial (+1%). Les ventes aux autres segments ont baissé, et en premier lieu les cartes à puce avec un recul de 20% illustrant les évolutions structurelles de cette industrie. Les ventes de semi-conducteurs aux applications industrielles (-5%) ont été pénalisées par des corrections d’inventaires, et le segment automobile (-3%) a subi une conjoncture qui s’est avérée défavorable sur l’ensemble du marché mondial.
Aucune des familles de produits importantes sur le marché français n’a été épargnée par la baisse en 2019, les plus touchées étant les circuits logiques MOS (-15%), les capteurs et actionneurs (-13%) et les composants discrets (-10%). Les circuits MOS Micro et l’optoelectronique ont reculé de 7%. Les ventes de circuits analogiques ont été moins pénalisées, avec une baisse limitée à 3%, en phase avec le segment automobile qui représente une part significative de leurs débouchés.