Le rapport économique du mois d’avril par l’organisation mondiale IPC révèle que la chaîne d’approvisionnement de la fabrication électronique ressent déjà l’impact de la guerre russo-ukrainienne. En effet, quatre cinquièmes des fabricants prévoient que le conflit aura un impact négatif sur les prix des matières premières et les coûts de transport, tandis que sept sur dix prévoient un impact négatif sur le stock de matières premières.
Parmi les conclusions contenues dans le rapport, l’indice des coûts des matériaux a atteint son plus haut niveau, la quasi-totalité du panel des sondés faisant état d’une augmentation des coûts des matériaux. En termes de secteurs, les marchés de l’automobile, de l’électronique grand public et de l’électronique industrielle devraient être les plus négativement touchés par les conflits, pensent les fabricants. A contrario, et cela n’a rien de surprenant, le marché de la défense pourrait être positivement impacté. Pourtant, la demande globale reste forte. L’indice des nouvelles commandes a légèrement diminué au cours du mois de mars, mais demeure globalement dynamique. Les stocks disponibles pour les clients « se sont contractés ce mois-ci, ce qui suggère que les niveaux de stocks sont bas », note l’organisation. Quant aux stocks disponibles auprès des fournisseurs, ils se sont eux légèrement améliorés, mais restent néanmoins en repli, « ce qui suggère que la plupart des répondants en font l’expérience ».
Finalement, c’est l’Europe qui souffrira le plus du conflit en 2022 prévoit IPC, avec des prévisions de PIB diminuées de 1%, à 3,1%. Aux Etats-Unis, la baisse sera moindre (-0,2%) pour atteindre une croissance attendue de 3,5%. Pour information, elle devrait s’établir à 5,2% en Chine. « Les prix de l’énergie et des matières premières ont considérablement augmenté pour trois raisons principales : les pénuries potentielles perçues, la hausse des stocks et les achats spéculatifs dans un contexte d’incertitude », a déclaré Shawn DuBravac, économiste en chef d’IPC, poursuivant : « les économies européenne et américaine sont, du moins pour l’instant, sur des bases solides et sont bien placées pour résister au choc négatif de la guerre, mais la croissance sera entravée ».