Le marché français a chuté de 0,5 %, à 1,711 milliard d’euros en 2011, vient d’annoncer le Sitelesc. Dans le même temps, le marché européen a accusé une baisse de 1,5 %, à 37,4 milliards de dollars (26,9 milliards d’euros), selon le WSTS. Un résultat correct au vu de la stagnation du marché mondial.
Sur le court terme, le marché des semi-conducteurs en France et en Europe n’a pas beaucoup démérité par rapport au marché mondial. Le marché français n’a en effet chuté que de 0,5 %, à 1,711 milliard d’euros en 2011, vient d’annoncer le Sitelesc (Syndicat de la microélectronique). Dans le même temps, le marché européen a également accusé une baisse limitée de 1,5 %, à 37,4 milliards de dollars (26,9 milliards d’euros), selon le WSTS. Une performance correcte au vu de la croissance du marché mondial qui a été limitée à 0,4 %, selon le WSTS. Mais c’est sur le long terme qu’il y a des raisons d’être inquiet, car si le marché mondial a progressé de 50 % par rapport à l’année 2000, de 40 % par rapport à 2004 et de 20 % par rapport à 2008, on ne retrouve pas cette dynamique sur les marchés français et européen qui ont plutôt tendance à s’effriter et à perdre des parts de marché au niveau mondial.
“Depuis dix ans, suite aux délocalisations des fabricants et équipementiers électroniques, le marché français des semi-conducteurs est en baisse constante”, souligne Isabelle Dutilleul, vice-présidente du Club Semi-conducteurs du Sitelesc. “Le seul marché français ne traduit pas l’influence de la France en électronique et nous avons constitué un groupe de travail qui prend en compte les activités de développement sur notre sol même si elles se traduisent par des décisions d’achats hors de France de la part des équipementiers. Ce marché d’influence parvient à se maintenir depuis 2005, ce qui montre que la France garde une part significative dans les études et les développements de produits électroniques même si ces derniers sont produits en Chine, en Europe de l’Est ou en Tunisie”, poursuit Isabelle Dutilleul. Ce marché d’influence en France aurait ainsi atteint 4,513 milliards de dollars en 2011, soit le double des ventes réalisées en France. Il a très légèrement chuté par rapport à 2010 (4,553 milliards de dollars) et reste au dessus du niveau de 2008 (4,41 milliards de dollars).
Par types d’applications, seules les ventes pour l’automobile ont progressé en 2011 (+8 % à 492 M€) et celles pour l’industriel et la défense (+2% à 383 M€). A l’inverse, les ventes de circuits pour cartes à puce ont reculé de 254 M€ à 242 M€, celles de semi-conducteurs pour l’informatique et l’électronique grand public sont passées de 128 M€ à 108 M€ et les ventes pour les télécoms ont poursuivi leur déclin (34 M€ en 2011 contre 59 M€ en 2010). Il n’y quasiment plus aucune production en France en grand public, informatique et télécoms, souligne le Sitelesc.
Pour la première fois cette année, le syndicat professionnel a ventilé les ventes au distributeurs par type d’applications pour mesurer la répartition réelle du marché français par segment d’applications. Conclusion : le secteur industrie et défense est le premier débouché des ventes de semi-conducteurs dans l’Hexagone (39,4 %), devant l’automobile (31,5 %), les cartes à puce (15 %), l’informatique et le grand public (10 %) et enfin les télécoms (4,1 %).