Le marché français des semi-conducteurs n’a progressé que de 1% en 2017, c’est-à-dire beaucoup plus faiblement que la moyenne mondiale dont la hausse a été supérieure à 20% l’an passé. Les ventes aux distributeurs, en nette progression de 10,6% par rapport à 2016, ont constitué la plus forte contribution à la croissance annuelle.
L’année 2017 s’est conclue sur un troisième trimestre consécutif de croissance pour le marché français des semiconducteurs, selon les données élaborées par Acsiel. Au quatrième trimestre, le marché total incluant les ventes des fabricants de semiconducteurs aux intégrateurs et aux distributeurs a crû de 2% par rapport au trimestre précédent à 518,6 M€, soit 3.4% de plus qu’au quatrième trimestre 2016. La croissance séquentielle au deuxième et au troisième trimestre avait été quant à elle de +6.3% et +2.1% respectivement.
Dans les ventes directes aux intégrateurs, cette croissance trimestrielle du 4è trimestre est due aux segments grand public/informatique et Militaire-aéronautique. Le dernier segment a d’ailleurs dépassé pour la première fois le segment cartes à puces pour lequel les ventes ont stagné au quatrième trimestre. On note un tassement sensible des ventes du segment Industriel mais après un très bon troisième trimestre. Sous l’angle des produits, toujours dans les ventes directes, ce sont les familles MOS-Micro et optoélectronique qui ont tiré la croissance. Les facturations à la distribution, pour leur part, ont enregistré une progression modeste de 0,8%.
Les ventes du quatrième trimestre 2017 se situent au niveau de celles du quatrième trimestre 2015 et seulement 1,8% en dessous du record historique du premier trimestre 2016.
En 2017, croissance faible mais bases solides
Depuis 2015, le marché français a retrouvé son niveau de 2007, autour de 2 milliards d’euros, enregistrant en 2017 une croissance de 1%. Les ventes aux distributeurs, en nette progression de 10,6% par rapport à 2016, ont constitué la plus forte contribution à la croissance annuelle. En 2017, le canal de la distribution a représenté pour la première fois 32% des ventes de semi-conducteurs en France, soit une progression de 10 points de part de marché en 10 ans (celle-ci était de 22% en 2007).
En intégrant les reventes des distributeurs au client final, c’est le segment industriel qui a été le principal contributeur à la croissance du marché français des semiconducteurs en valeur absolue, avec une progression de 9,8%, représentant 35% du marché. Le segment Industriel est notamment tiré par le développement de l’IoT, ce qui se reflète à travers la croissance remarquable des produits capteurs et actionneurs (+33,5%).
Si le segment automobile a connu une croissance de seulement 0,9% en 2017, il constitue une des bases traditionnelles du marché français dont il représente 34%. Les perspectives y sont plus favorables que jamais avec la multiplication des modules électroniques liée aux applications à forte croissance, telles que fonctions d’aide à la conduite, info-divertissement, véhicule connecté et voiture électrique.
C’est au segment militaire-aéronautique que revient la plus forte progression en 2017 avec une croissance de +26.2%, ce qui reflète en particulier les succès du secteur aéronautique européen et la forte croissance de l’électronique embarquée dans les nouvelles générations d’aéronefs civils, ainsi que la solidité du marché de la défense. Avec une progression de part de marché de 9% à 12% entre 2016 et 2017, ce segment a supplanté le segment des cartes à puce qui est relégué à la troisième place. Ce segment semble entré dans une phase de repli structurel en France. Celui-ci est en baisse de 34,5% et voit sa part du marché français des semi-conducteurs reculer de 15% en 2016 à 10% en 2017.
Le marché français des semiconducteurs se structure désormais autour de trois secteurs clés pour la production électronique nationale : industriel, automobile et militaire-aérospatial.