Alors que le WSTS a annoncé une baisse de 20% des facturations en Europe au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre, le marché français a reculé de 19% au cours de la même période, selon Acsiel, pour un montant de 362 millions d’euros. Le marché français est également 19% en dessous de sa valeur du deuxième trimestre de 2019.
Passé inaperçu dans les statistiques du premier trimestre, « l’effet Covid » a até flagrant au deuxième trimestre. Le fort recul de l’activité économique a eu un impact significatif sur le marché des semi-conducteurs en France comme dans l’ensemble de l’Europe. Alors que le WSTS, l’organisme mondial en charge des statistiques sur le marché des semi-conducteurs, a annoncé une baisse de 20% des facturations en Europe au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre, le marché français a reculé de 19% au cours de la même période, selon Acsiel, pour un montant de 362 millions d’euros. Le marché français est également 19% en dessous de sa valeur du deuxième trimestre de 2019. Le recul est de 14% sur les 6 premiers mois de l’année et de 12% sur une période glissante de 12 mois.
La baisse au deuxième trimestre a toutefois été moins importante pour les ventes aux distributeurs (-14%) que pour les ventes directes aux équipementiers et intégrateurs (-21%). Le segment aéronautique, spatial et défense est le seul à avoir enregistré une croissance au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre, due exclusivement aux marchés de la défense et du spatial car la demande de l’avionique civile est très faible. Tous les autres secteurs ont subi une baisse des ventes plus ou moins spectaculaire. Le segment le plus touché a été, comme on pouvait s’y attendre, l’automobile en raison de l’arrêt brutal de la production française de véhicules pendant le confinement. En séquentiel, les ventes directes de semiconducteurs destinés aux applications automobiles ont chuté de 38%, après deux trimestres de croissance d’affilée. L’ensemble des segments correspondant aux applications informatique, grand public, télécoms et cartes à puce a subi un recul global de 14%. Dans ce contexte exceptionnellement déprimé, le segment industriel a montré une relative résilience avec une baisse de 11% après avoir bénéficié lui aussi de deux trimestres consécutifs de croissance.
En ce qui concerne les produits vendus en direct aux clients équipementiers et intégrateurs (OEM et EMS), ce sont les circuits intégrés logiques MOS qui ont subi le plus gros impact avec un recul de 54% par rapport au premier trimestre. Les ventes de composants discrets, capteurs et actuateurs (-37%), ainsi que celles des circuits intégrés analogiques (-32%) ont été sévèrement touchées. Ces mauvaises performances sont très largement liées au trou d’air du secteur automobile. Notons aussi la baisse de 17% pour les circuits MOS Micro, principalement due aux microcontrôleurs (MCU) dont beaucoup sont intégrés dans l’électronique embarquée.
On peut discerner des signes positifs pour le marché français des semiconducteurs. Le rebond des ventes et de la production d’automobiles laisse augurer un rétablissement rapide de ce secteur, même si des incertitudes demeurent quant à la consommation des ménages à court-moyen terme. Le marché français devrait aussi continuer de bénéficier structurellement des retombées positives d’applications liées à la numérisation croissante de la société, telles que le cloud, la 5G, la télémédecine, la domotique, les objets connectés…