Xerfi-Precepta vient de publier une étude intitulée “marché de la RFID et du NFC : nouveaux enjeux et perspectives de croissance des technologies sans contact à l’horizon 2015”.
Cartes de transport, badges de sécurité ou smartphones NFC, les puces RFID font partie de notre quotidien. Il faut dire que les avantages de ces technologies sans contact par radiofréquences (la RFID et le NFC) sont nombreux : gain de temps pour les utilisateurs, économies pour les entreprises, nouveaux usages innovants (paiement sans contact, parcours touristique interactif, etc.).
Pourtant, le marché ne décolle toujours pas. Seules 2% des entreprises françaises utilisent la RFID. En clair, son adoption massive peine à se généraliser. Le chiffre d’affaires des spécialistes français devrait ainsi progresser de 4% en 2013 et de 5% en 2014 avant de rebondir plus franchement à l’horizon 2015, selon les prévisions des experts de Xerfi.
Le déploiement de la RFID dans les entreprises va croître progressivement d’ici 2015. Les fabricants et les intégrateurs trouveront de nouveaux relais de croissance notamment dans le secteur de la distribution (utilisation de la technologie à des fins combinées d’optimisation des stocks, de solutions antivol et d’encaissement). Toutefois, le potentiel de croissance sera bridé. Les projets d’intégration de la RFID seront avant tout portés par de grands groupes (par exemple Airbus dans l’aéronautique ou Auchan et Leclerc dans la grande distribution).
Les freins économiques (l’investissement initial en termes de matériels et logiciels dépasse les 20 000 euros) mais surtout en termes d’organisation (réadaptation des services marketing logistique, etc.) rend la conquête du marché des PME peu envisageable. Sans oublier un retour sur investissement très aléatoire.
Malgré la forte hausse du nombre de smartphones en service et l’engagement des pouvoirs publics à favoriser le déploiement de services sans contact, le marché du NFC mobile restera aussi un marché confidentiel d’ici 2015. Certes, aux efforts des opérateurs et des acteurs industriels, il convient d’ajouter ceux des collectivités locales qui, avec l’aide de l’État, ont débloqué une enveloppe de 65 M€ pour développer de nouveaux services interactifs. Le NFC permet en effet aux collectivités de proposer aux citoyens et usagers des services publics renouvelés et améliorés. À titre d’exemple, la ville de Bordeaux a déployé une carte NFC de vie quotidienne sur son territoire (qui peut également être dématérialisée sur le téléphone mobile).
Mais il faudra patienter jusqu’en 2015 pour assister à la démocratisation du NFC mobile. Dans un premier temps, le NFC mobile se matérialisera principalement dans des usages comme les parcours touristiques interactifs permettant de mettre en lumière le patrimoine. Les freins psychologiques (préoccupation des clients sur la protection de leurs données personnelles) et l’absence d’accords entre les parties prenantes pour faire émerger un modèle économique viable empêcheront de fait son déploiement à grande échelle.
En attendant, les opérateurs de la filière ne restent pas inactifs. Les fabricants de tags RFID comme Tagsys, Atlantic RF ou IER intensifient leurs efforts de R&D pour lever les freins technologiques. Ils proposent notamment de nouvelles solutions permettant de fiabiliser la lecture des puces dans des conditions difficiles (proximité avec le métal, l’aluminium et l’eau). De leur côté, les SSII comme Atos ou IBM nouent des partenariats avec des fabricants et des intégrateurs spécialisés pour répondre aux appels d’offres des clients. L’intégration de la RFID s’accompagne en effet souvent de la reconfiguration de processus métier comme la logistique, le contrôle interne ou les systèmes d’information.