L’association mondiale IPC a publié son rapport du mois de mars, afin de recueillir l’état d’esprit des acteurs de la chaîne d’approvisionnement de la fabrication électronique mondiale. Il fait émerger une augmentation des délais de livraison des pièces et des composants depuis le début de la pandémie chez plus de neuf fabricants sur dix. Près de la moitié d’entre eux ont signalé une hausse d’un à trois mois. A cela s’ajoute la guerre en Ukraine, qui complique singulièrement la situation économique mondiale globale.
IPC note également que plus des trois quarts des fabricants de produits électroniques connaissent aujourd’hui une hausse des coûts des matériaux et de la main-d’œuvre : la plupart estiment que cette orientation se poursuivra au cours des six prochains mois. L’organisme américain relève aussi une baisse des stocks disponibles auprès des fournisseurs et des marges bénéficiaires, ainsi que des difficultés dans le recrutement de personnel qualifié.
Pour autant, l’horizon n’est pas complètement sombre. IPC note que « le sentiment s’est légèrement amélioré ce mois-ci, suggérant que les contraintes de la chaîne d’approvisionnement continuent de s’atténuer ». S’y additionne un réel maintien de l’économie dans la sphère occidentale : « l’activité économique au premier trimestre pourrait être impactée négativement par l’impact persistant de la variante omicron, comme elle l’a été par la variante delta au troisième trimestre. Mais comme la propagation du virus ralentit, la croissance du PIB américain semble positive au cours des prochains mois, progressant de l’ordre de 3 à 4 %, une augmentation notable par rapport à 1 % au second semestre 2021 ».
Cependant, en Europe, il faudra désormais compter avec un nouvel élément déjà présent dans tous les esprits : « toute perturbation d’une chaîne d’approvisionnement déjà tendue peut avoir un impact démesuré. Jusqu’à récemment, il y avait un sentiment général en Europe que l’économie était sur le point d’accélérer et de laisser le Covid dans son rétroviseur. Le conflit russo-ukrainien change quelque peu la donne », a commenté Shawn DuBravac, l’économiste en chef d’IPC.