En 2012, la Chine a représenté 85% de la production mondiale de terres rares et 70% de la consommation de celles-ci, selon IHS. Certaines de ces terres rares pourraient manquer à l’avenir.
Les terres rares sont un groupe de 17 métaux aux dénominations exotiques (cérium, néodyme, terbium, yttrium…) dont les extractions sont coûteuses, polluantes (rejet d’acide sulfurique) et difficiles car elles sont fréquemment associées à des minerais radioactifs (uranium et thorium).
Ces terres rares ont pris de l’importance en devenant indispensables à la fabrication de matériels électriques à connotation écologique (moteurs d’éoliennes et de véhicules électriques, ampoules basse consommation…) ainsi que de produits électroniques grand public (écrans plats, téléphones mobiles, micro-ordinateurs…).
Dans son étude “IHS Chemical CEH Rare Earth Minerals and Products Report,la société IHS fait le point sur l’évolution de la production et de la consommation de ces terres rares dans le monde.
Il est à noter que la production mondiale serait actuellement légèrement inférieure à la consommation, d’où des hausses de prix de certaines terres rares. En fait, la situation ne peut être étudiée qu’au cas par cas.
IHS estime qu’entre 2012 et 2017, la demande mondiale de terres rares progresserait de 7,6% par an en moyenne, jusqu’à atteindre 150 000 tonnes. La demande de la Chine (+8,3% par an) progresserait plus vite que la moyenne mondiale.
Avec une consommation égale à 15% de la consommation mondiale en 2012, et des réserves quasi inexistantes, le Japon est très dépendant des variations de production de terres rares.
Son industrie automobile et son industrie électronique ont d’ailleurs souffert des quotas d’exportations de terres rares imposés par la Chine.
Aussi le Japon cherche-t-il des alternatives à l’utilisation de ces terres rares et a investi dans des projets d’extraction au Vietnam et au Kazakhstan.
Les Etats-Unis disposeraient de quelque 13 millions de tonnes de réserves de terre rares, ce qui représenterait la troisième réserve mondiale après celles de la Chine et des pays de l’ex Union soviétique.
La mine de Moutain Pass en Californie (photo) a ré-ouvert l’an passé après avoir été fermée durant dix ans.
L’Europe de l’Ouest produit, elle, des terres rares à partir du recyclage de métaux et de concentrés de terre rares, eux-mêmes récupérés d’aimants… La France recycle, par exemple, à l’usine Rhodia de La Rochelle (17).
Devant les risques de pénurie, le gouvernement des Etats-Unis et la Commission européenne ont décidé de considérer certaines terres rares (le néodymium, le dysprosium et le samarium) comme des produits critiques.
Des alternatives à l’utilisation de ces terres rares font aujourd’hui l’objet de recherches.