La France compte l’une des industries biométriques les plus importantes du monde. Deux grands groupes dominent la filière tricolore : Idemia (issu de la fusion d’Oberthur Technology et de Safran Identity & Security Morpho fin 2017) et Thales (qui devrait finaliser le rachat de Gemalto dans le courant du premier trimestre 2019). Mais des freins subsisteront dans notre pays, en particulier, l’obtention d’une autorisation préalable de la Cnil pour lancer une application biométrique.
La France a une carte à jouer sur le marché de la biométrie. Telle est la conclusion du cabinet Xerfi qui vient de publier une étude sous le titre : « Les marchés de la biométrie en France et dans le monde. Principales applications, enjeux, initiatives des acteurs et potentiel de croissance à l’horizon 2022 ».
Les solutions d’authentification et d’identification d’une personne par ses caractéristiques physiques (empreintes digitales, voix, forme du visage…) ou comportementales (mouvements oculaires, dynamique de frappe sur le clavier…) répondent en effet à une demande croissante de sécurisation émanant des individus, de l’Etat et de ses administrations face à la lutte contre le terrorisme, le contrôle de l’immigration, le respect de l’ordre mais aussi la montée des cybermenaces et la sécurisation de l’identité numérique des citoyens.
L’intégration de capteurs et logiciels biométriques dans les smartphones soutiendra l’utilisation à grande échelle des technologies biométriques auprès des entreprises et du grand public. En toute logique, les acteurs de la banque, du commerce et de l’assurance représenteront les principaux débouchés pour sécuriser les paiements en ligne de leurs clients, contrôler leur identité numérique et collecter de nouvelles données marketing.
Dans ces conditions, la croissance du marché mondial de la biométrie sera forte d’ici 2022 selon les experts de Xerfi, et en particulier pour quatre grandes applications (sécurisation des transactions, contrôle d’accès logique pour les systèmes d’information, sécurisation des documents d’identité, surveillance et identification de masse). Toutefois, les disparités géographiques seront légion. C’est ainsi que l’Asie représentera de loin le premier marché. La biométrie se développe en effet rapidement en Inde (avec le système Aadhaar) et surtout en Chine (avec notamment le dispositif Skynet). En raison de la croissance démographique du continent et de la très forte pénétration de la téléphonie mobile dans la population, l’Afrique offrira aussi de nombreuses opportunités aux spécialistes du secteur.
Et si les Etats-Unis constitueront le plus important des marchés nationaux, la dynamique de croissance de la biométrie sera moindre en Europe qu’à l’international. Le développement dans l’Hexagone épousera, lui aussi, la tendance européenne. L’obtention d’une autorisation préalable de la CNIL pour lancer une application biométrique ou encore le retard des TPE et PME tricolore en matière de numérisation expliquent en partie la contreperformance du marché hexagonal. Pour se développer et résister à la concurrence étrangère les entreprises françaises devront donc mettre les bouchées doubles à l’international.
La France compte en effet l’une des industries biométriques les plus importantes du monde. Deux grands groupes dominent la filière tricolore : Idemia (issu de la fusion d’Oberthur Technology et de Safran Identity & Security Morpho fin 2017) et Thales (qui devrait finaliser le rachat de Gemalto dans le courant du premier trimestre 2019) qui figurent parmi les leaders mondiaux. La France s’appuie également sur des entreprises dynamiques comme l’ETI IN Groupe, la PME ID3 Technologies et plusieurs start-up spécialisées comme Ionosys et Avea Concept.
Si des groupes comme Thales et Idemia proposent des offres clés en main à leurs clients, aucun opérateur ne maîtrise l’ensemble de la chaîne de valeur ni l’ensemble des briques technologiques de la biométrie. Certaines entreprises développent des composants (Isorg), d’autres des solutions matérielles (ID3 Technologies), d’autres des applications logicielles (United Biometrics), quand certains opérateurs se positionnent plutôt comme des intégrateurs/installateurs de solutions tierces (Biotime Technologies).