La demande de semi-conducteurs dans le secteur automobile a progressé de 11,1% en 2014. A contrario, les ventes provenant du segment de marché regroupant l’industriel, le militaire et l’aéronautique, a enregistré une légère baisse. D’où, finalement, une progression de seulement 2,3% pour le marché français des semi-conducteurs dans son ensemble.
Le marché français des semi-conducteurs incluant les ventes aux intégrateurs et celles de la distribution, vient d’être estimée à 1790 M€ en 2014, reflétant une augmentation de 2,3% par rapport à l’année précédente, selon le Club Semi-conducteurs d’Acsiel (Alliance des composants et systèmes pour l’industrie électronique).
La répartition des ventes en France entre les deux canaux de ventes, celles opérées directement aux intégrateurs et celles de la distribution a été respectivement de 72,7 % et de 27,3%, avec une stabilisation pour le premier canal et une progression conséquente de 10,1 % pour le second d’une année sur l’autre.
Les principaux facteurs explicatifs de croissance globale du marché proviennent principalement de trois secteurs d’application, « hiérarchiquement » identiques d’une année sur l’autre : l’automobile (37% du total), le segment de marché regroupant l’industriel et le secteur militaire et aérospatial (31%) et les puces pour encarteurs (26%).
L’automobile confirme sa tendance à la reprise
Il est intéressant de noter que l’automobile, qui avait connu depuis le début de l’année 2012 une décroissance dans la demande de semi-conducteurs en France, a vu cette tendance commencer à s’inverser avec une progression tout au long de l’année 2013 (à 451 M€) qui s’est poursuivie en 2014 (à 501 M€) devenant ainsi le plus fort moteur de croissance (+ 11,1%). D’une part les équipementiers français se sont particulièrement bien comportés et d’autre part la progression est essentiellement due au foisonnement de nouvelles innovations et fonctionnalités dans les véhicules passant par l’électronique et les logiciels embarqués (connectivité du véhicule à son environnement extérieur, systèmes d’assistance à la conduite, etc.).
Le secteur des puces pour encarteurs (domaine bien spécifique à la France) s’est stabilisé au cours de l’année 2014 (à 363 M€) en enregistrant son meilleur chiffre sur les sept dernières années, abstraction faite de l’année 2013 qui avait connu un épiphénomène. Smartphones, tablettes et phablettes mais aussi tous les moyens de paiement avec ou sans contact (pour le secteur bancaire, les transports, les titres d’identité comme les passeports, etc.), contribuent à l’expansion continue de ce marché.
Le segment de marché regroupant l’industriel, le militaire et l’aéronautique (à 358 M€) enregistre une très légère baisse, après une très bonne année 2013 (avec des carnets de commandes importants pour l’aviation civile et nombreux programmes spatiaux en cours). Mais ce domaine reste prédominant dans le paysage du marché français des semi-conducteurs. Ce segment qui n’est jamais linéaire (le troisième trimestre 2014 a été excellent par exemple) doit essentiellement son maintien pour l’année 2014 au secteur militaire qui voit aboutir ses fins de programmes et la signature du contrat des avions de combat Rafale.
Pour le canal de vente que représente la distribution, on constate là aussi une hausse de 10,1% par rapport à l’année 2013 pour atteindre 489 M€ (ce qui en fait le deuxième marché en valeur juste derrière l’automobile). Ce chiffre d’affaires confirme la progression constante de la distribution, non démentie depuis 2007.
Quant aux lignes de produits exprimées en parts de marché, les circuits intégrés MOS Micro restent sans surprise majoritaires (avec une part de 37%), largement devant les autres familles : les circuits numériques MOS Logic (19,1%), les semi-conducteurs discrets incluant l’optoélectronique et les capteurs (17,9 %) et les composants analogiques (14,3%).