Les ruptures d’approvisionnement de composants électroniques se font déjà sentir chez de nombreux intégrateurs, dans des secteurs aussi divers que l’automobile, les télécommunications mobiles, l’informatique, et même l’industrie photovoltaïque.

Près de deux semaines après le tremblement de terre et le tsunami japonais, les ruptures d’approvisionnement de composants électroniques se font déjà sentir chez de nombreux intégrateurs, dans des secteurs aussi divers que l’automobile, les télécommunications mobiles, l’informatique, et même l’industrie photovoltaïque. De nombreux intégrateurs mentionnent des ralentissements, voire des arrêts de production, et s’attendent à une hausse de prix généralisée pour l’ensemble des produits électroniques de grande consommation : smartphones, tablettes, consoles de jeux, ordinateurs portables, téléviseurs et tous les équipements incluant un écran LCD ou une batterie lithium-ion (voir ci-contre les pricipaux sites de production japonais touchés par la catastrophe selon TrendForce, Dramexchange et Witsview).

Nokia vient de déclarer que la catastrophe japonaise survenue le 11 mars dernier ainsi que la crise nucléaire qui s’en est suivie, affecteront sa capacité à produire un grand nombre de produits en raison de la pénurie de composants et de matériaux de base de source japonaise. Apple devrait avoir du mal à répondre à la demande pour fournir ses iPad 2 au cours des prochaines semaines. Sony a fermé plusieurs usines de production d’appareils photo numériques et de téléviseurs. Sur 25 usines que Sony possède au japon, 15 ont été touchées.

Dans le monde entier, de nombreux constructeurs automobiles, notamment Honda et Toyota au Japon, ou encore Opel, Volvo et PSA en Europe, ont averti que la diminution de la production japonaise de composants électroniques, devrait affecter leurs propres productions. Certaines lignes sont déjà arrêtées. Chez PSA, c’est la fabrication des véhicules à motorisation diesel qui est la plus touchée. A Aulnay et à Poissy, en Espagne et en Slovaquie, les usines du groupe PSA réduisent leur production de 50 % à 60 %.

Le cabinet d’études IHS iSuppli vient d’indiquer que 25 % de la production mondiale de tranches de silicium utilisées pour la fabrication de circuits a été affectée par la catastrophe japonaise. L’usine de Shirikawa du numéro un mondial de la production de silicium, Shin-Etsu Handotai (SEH), qui est partenaire historique de Soitec, s’est arrêtée de fonctionner. MEMC Electronic Materials, autre fabricant de tranches de silicium, est également touché. L’usine de SEH produit des tranches de 300 mm de diamètre utilisées pour fabriquer des mémoires Flash et des mémoires Dram. C’est donc le segment des mémoires qui sera le plus sévèrement affecté par ces arrêts de production.

Le cabinet IHS iSuppli estime par ailleurs que 40 % des capacités de production japonaise de Renesas et la moitié de celles de Fujitsu ont été touchées par le tremblement de terre.