La première réunion du “Cercle de l’Electronique”, organisée par le magazine “ElectroniqueS”, le 17 décembre dernier, à l’hôtel Intercontinental, à Paris, a permis de faire le point sur l’offre et la demande dans le domaine des Mems avec une présentation de Jérémie Bouchaud, consultant du cabinet d’études IHS, ainsi que sur la technologie des commutateurs de la société française Delfmems en la présence de Guillaume d’Eyssautier, Pdg de cette jeune entreprise lilloise.
La première édition du “Cercle de l’Electronique”, organisée par le magazine “ElectroniqueS”, le 17 décembre dernier, à l’hôtel Intercontinental, à Paris, a réuni une cinquantaine de professionnels autour de la thématique du marché des Mems en termes de produits et d’applications, d’analyser l’offre et la demande et de montrer les forces en présence tant du côté des fournisseurs que des intégrateurs.
“Les principales applications qui tirent la croissance de ce marché sont l’électronique grand public, les terminaux mobiles – smartphones et tablettes – et l’Internet des objets”, a souligné Jérémie Bouchaud, consultant expert du marché des Mems au sein du cabinet d’études IHS. Il a présenté lors de cette réunion sa toute dernière étude sur ce marché analysant plus de 260 sociétés dans le monde.
“Il y a de plus en plus de capteurs dans les smartphones et nous prévoyons une croissance ininterrompue de la demande pour ce type de produits au moins jusqu’en 2017”, a-t-il affirmé.
“Le marché mondial des Mems devrait ainsi passer de 9 milliards de dollars cette année à plus de 12 milliards de dollars, avec une croissance annuelle moyenne de 8%, c’est à dire de 4 à 5 points supérieure à ce que devrait être la croissance globale du marché des semi-conducteurs”, a-t-il estimé. Les prévisions d’IHS montrent même une progression de l’ordre de 12% en 2014 pour le marché mondial des Mems, contre environ 7% pour l’ensemble du marché des semi-conducteurs.
Alors que dans les années 2006-2007, le marché des Mems était tiré par la demande dans les applications liées à l’impression, cela n’est plus le cas aujourd’hui et compte tenu du déclin observé dans ce domaine, “nous devrions avoir durablement une croissance à 2 chiffres pour les autres applications”.
Les fabricants chinois représentent la 3è puissance d’achat de Mems pour terminaux mobiles
Sans surprise, la demande dans le domaine des terminaux mobiles émane en premier lieu d’Apple et de Samsung, mais les nouveaux entrants chinois constituent une puissance montante en termes d’achat de Mems et représentent déjà globalement la troisième force d’achat sur le segment de la mobilité, les autres applications dominantes étant l’automobile et le traitement de données, suivies par le secteur industriel.
Autre particularité de ce marché, l’importance prise au fil des années par les fondeurs qui sont désormais une quarantaine parmi lesquelles TSMC et GlobalFoundries, ainsi que le leadership de deux grandes entreprises européennes, Bosch et STMicroelectronics, qui étaient au coude à coude en 2012 sur ce marché avec de l’ordre de 800 millions de dollars de chiffre d’affaires chacun pour leurs activités Mems. En 2013, Bosch devrait même franchir le cap du milliard du dollars dans ce domaine, alors que STMicroelectronics verrait ses ventes passer en dessous des 800 millions de dollars du fait de la perte d’un important client.
Guillaume d’Eyssautier, Pdg de Delfmems, société créée en 2006, a pour sa part présenté la technologie de Mems RF développée par la société qui emploie aujourd’hui une vingtaine de personnes. “Une technologie émergente développée avec nos propres procédés de fabrication et issue d’un laboratoire du CNRS. Elle est en phase de transfert vers deux fonderies, Honeywell-Tronics aux Etats-Unis, et Silex en Suède. Nous avons entamé notre passage de la phase du développement à la phase industrielle. Nos produits s’adressent au marché en forte croissance des terminaux mobiles et la société a levé 10 millions de dollars, soit environ 8 millions d’euros auprès d’investisseurs en début d’année 2013. Des clients sont déjà dans une phase de qualification de ces produits avec des prévisions d’achats en volume à compter du milieu de l’année 2014”, a expliqué Guillaume d’Eyssautier.
Les Mems RF de Delfmems bénéficient du développement de la 4G
Le Pdg de Delfmems a confirmé que la Chine est “un réservoir dedéveloppement important pour la société”. “La 4G est une technologie qui contribue aussi à développer notre marché car il y a une quarantaine de bandes de fréquences dans le monde”, a-t-il ajouté. Les composants de Delfmems, qui dans un téléphone, se situent juste derrière l’antenne, sont basés sur une architecture complexe avec très peu de pertes d’insertion. Selon la société, les performances en termes de pertes d’insertion sont 10 fois meilleures qu’avec les technologies SOI (silicium sur isolant), GaAs (arseniure de gallium) ou SOS (silicium sur saphir). Les commutateurs de Delfmems, qui ne représentent que 1,2 $ du coût d’un téléphone, peuvent avantageusement remplacer des filtres, ce qui permet une économie substantielle (de l’ordre de 20% sur la partie fontale (“front-end”).
Le marché des Mems RF devraient passer de 400 millions de dollars en 2011, à un peu plus d’un milliard de dollars en 2017, soit 20% de croissance annuelle moyenne, selon les chiffres cités par Delfmems et émanant du cabinet d’études Yole Developpement, qui est bien plus optimiste qu’IHS puisqu’il prévoit un marché global des Mems de 21 milliards de dollars en 2017.
Nous reviendrons plus en détail sur cette première réunion du “Cercle de l’Electronique” consacrée au marché des Mems dans notre numéro de janvier 2014 de notre magazine “ElectroniqueS”.