Le marché de la distribution européenne de composants n’est pas à l’euphorie, à en croire l’organisation Dmass Europe. Au cours du deuxième trimestre de l’année, il a reculé de 26,9% à 4,09 milliards d’euros. Dans le détail, les semi-conducteurs reculent de 33,1% à 2,62Md$, et les produits d’interconnexion, passifs et électromécaniques (IP&E) ont fléchi de « seulement » 12,9% à 1,48 milliard d’euros. La France s’en tient, elle, à -5,6%.
Hermann Reiter, le président de Dmass, a livré son analyse de la situation : « En ce qui concerne les ventes, le deuxième trimestre n’a, espérons-le, surpris personne. Les faibles réservations de 2023 se transforment désormais en revenus tout aussi faibles. En raison des niveaux de stocks toujours élevés, en particulier dans le domaine des semi-conducteurs, et des incertitudes macroéconomiques, un retour à la croissance en 2024 est peu probable pour la distribution ou pourrait se produire au plus tôt à la fin de l’année. Cependant, comme nous pouvons le constater, certaines parties du marché (IP&E) ont déjà commencé à se normaliser, nous sommes donc très confiants dans le fait que 2025 verra un retour à la croissance. Ce qui nous rend un peu nerveux, c’est la faible visibilité au sein de la chaîne d’approvisionnement et l’absence de stratégie d’approvisionnement à plus long terme. Nous espérons que l’industrie ne commettra pas les mêmes erreurs qu’en 2020 ».
En guise de conclusion, Hermann Reiter et l’organisation espèrent « sincèrement que le deuxième trimestre aura marqué le point bas de la consolidation actuelle du marché et que la confiance des clients reviendra bientôt. Notre optimisme à long terme pour l’électronique en général et les composants en particulier est inébranlable. Cependant, compte tenu des défis macroéconomiques actuels, nous espérons une aide de la part des politiques. Franchement, l’Europe ne profitant pas du battage médiatique autour de l’IA mais étant fortement dépendante de l’industrie et de l’automobile, nous espérons que la prochaine Commission européenne continuera de soutenir la transformation numérique, mobile et énergétique définie dans le programme Fit-for-55. L’Europe a une énorme opportunité de créer une société durable avec l’aide de l’IA ».