La progression du marché français des semi-conducteurs en 2015, exprimé en euros, a été plus de deux fois supérieure à celle du secteur de l’automobile pris dans son ensemble, secteur qui est l’un des principaux moteurs de ce marché devant l’industriel-mil-aéro et celui des cartes à puce. Cependant, compte tenu des variations des taux de change entre l’euro et le dollar, la valeur du marché des semi-conducteurs, exprimée en dollars, affiche une baisse de 5,7%.
Le marché français des semi-conducteurs en 2015, incluant les ventes aux intégrateurs et celles de la distribution, est estimé à 2018M€, soit une augmentation de 12,1% par rapport à l’année précédente, avec des hausses de 16,8% pour le secteur industriel et mil-aéro, de 13,3% pour l’automobile et de 7,2% pour les cartes à puce, vient d’annoncer le club semi-conducteurs du syndicat de la profession, Acsiel Alliance Electronique.
La répartition des ventes de semi-conducteurs en France entre les deux canaux de commercialisation (ventes directes aux intégrateurs et ventes de la distribution) est respectivement de 72,2 % et de 27,8%. D’une année sur l’autre, on relève une augmentation pour le premier de 11,9% et pour le second de 12,4%. Concernant la distribution, le club semi-conducteurs se base sur les résultats de l’association internationale DMASS pour lequel les ventes en France se sont élevées pour l’année 2015 à 561 M€, en augmentation constante depuis 2012.
Compte tenu des variations des taux de change entre l’euro et le dollar, les données du marché des semi-conducteurs converties en dollars affichent une baisse de 5,7%. Il faut également noter que plusieurs membres du club semi-conducteurs ont effectué un excellent quatrième trimestre 2015, conduisant à un record trimestriel de facturations. Cette belle réalisation ponctuelle est liée principalement au domaine mil-aéro.
De fait, les familles de produits (MOS Micro, composants analogiques et une partie des composants discrets) ainsi que les segments de marché cartes à puce, industriel-mil-aéro et automobile ont crû trimestriellement, et ont boosté le marché des semi-conducteurs sur la dernière partie de l’année.
Par segments de marché, le trio de tête reste inchangé d’une année sur l’autre allant même jusqu’à maintenir leur pourcentage de répartition : automobile (37% du total), industriel et mil-aéro (31%) et puces pour encarteurs (25%). Le secteur automobile a continué sa progression en 2015 affichant, pour le marché français, 568,2M€ soit +13,3% de mieux qu’en 2014. Il s’est vendu en France sur cette même période 1,91 millions de véhicules neufs (+6,8%). La plupart des composants contribuent à l’innovation et à l’amélioration des multiples applications déjà présentes ainsi que celles à venir. Il en est ainsi par exemple des circuits intégrés fortement impliqués dans l’info-divertissement, la sécurité, l’accès sans-clé, la transmission, etc. De plus, plusieurs cabinets d’analyses estiment que l’électronique dans l’automobile est l’un des segments de marché présentant la croissance la plus rapide avec une moyenne annuelle de l’ordre de 5 à 6% sur la période 2014-2019.
Après une baisse conséquente en 2011 (242 M€), les ventes des puces pour encarteurs sont reparties à la hausse ces quatre dernières années pour atteindre en 2015, un montant de 388 M€, soit une augmentation de 7,2% par rapport à 2014. Si à la base, ce domaine concernait essentiellement les smartphones, tablettes et phablets, puis les moyens de paiements avec ou sans contact, il est constaté aujourd’hui l’importance croissante des segments de l’identification et de la sécurité (surveillance, passeports électroniques, documents sécurisés, etc…). Un marché en fort développement compte tenu du contexte actuel.
Même s’il ne se place qu’en deuxième position en parts de marché, le segment global industriel & mil-aéro enregistre la plus forte progression d’une année sur l’autre, soit 16,8% (418 M€). Si ce secteur avait affiché une légère baisse en 2014, le marché français a toujours connu – et en particulier depuis 2010 – des montants annuels supérieurs à 370 M€. La courbe sera sans doute positive pour les années à venir puisque les grands avionneurs continuent de remplir leurs carnets de commandes mais il convient toutefois de ne pas oublier la partie des ventes pour le secteur industriel qui se développe aussi rapidement grâce à des secteurs prometteurs tels que le médical ou encore les transports terrestres (ferroviaire et infrastructures entre autres), et à moyen terme l’Industrie 4.0.