Jim Beneke est le vice-président du groupe d’applications avancées de Tria, le nouveau nom des cartes informatiques embarquées, des systèmes et des services de conception et de fabrication associés chez Avnet. Il pose son regard sur les tendances qui influencent le développement des produits.
A commencer par la cybersécurité : il voit le standard Matter pour les appareils domestiques intelligents apte à « simplifier le paysage du produit tout en intégrant la sécurité », établissant un lien étroit avec Linux. Les OEM recherchent des moyens simples et durables pour accroître la sécurité : la conceptualisation de la sécurité du produit « nu », via Linux est une voie d’exploration. C’est pourquoi le dirigeant présume que Linux deviendra plus populaire à l’avenir. En outre, l’entrée en vigueur imminente de la loi européenne sur la cyberrésilience semble faire des adeptes ailleurs dans le monde afin d’adopter une législation similaire.
Depuis des années, la conception modulaire est adoptée par l’industrie, et la tendance va s’accélérer. Dans une large mesure, les modules requièrent une personnalisation, « et c’est là que Tria excelle », ne manque pas de souligner Jim Beneke. A ses yeux, le matériel open source est un domaine intéressant : « au niveau des transistors, les IP comme RISC-V brouillent la frontière entre le matériel et le logiciel. L’intérêt commercial de l’utilisation de RISC-V par rapport à une architecture plus établie et mieux prise en charge comme Arm n’est pas toujours évident. Je pense que cette technologie restera une niche pendant un certain temps encore ». A contrario, il estime que les chiplets pourraient influencer de façon plus rapide le développement des circuits intégrés. Il considère les chiplets comme l’équivalent matériel de la propriété intellectuelle logicielle, avec une approche plug-and-play pour développer des systèmes sur puce (SoC) complexes. Le concept de SoC a beau être vingtenaire, leur conception atteindra un « point d’inflexion » face à la plus large disponibilité des chiplets, prévoit le dirigeant. Enfin, difficile de ne pas occulter l’IA et l’apprentissage automatique. Jim Beneke observe que « les logiciels ne constituent qu’une partie de la solution et sont très différents d’une couche d’abstraction de protocole. Il existe encore une fragmentation entre les fournisseurs. Cependant, de plus en plus de fournisseurs de silicium se tournent vers des modèles open source et créent des environnements de développement qui les exploitent sur toutes les plateformes ».