« La distribution européenne de composants connaît enfin le ralentissement tant attendu d’un marché en surchauffe » : c’est ce qu’affirme l’organisation Dmass Europe à propos des chiffres du deuxième trimestre de l’année concernant le marché européen de la distribution de composants électroniques.
Pour ce qui concerne les composants IP&E (interconnexions, passifs et électromécaniques), ils ont fléchi de 7,3% à 1,56 milliard d’euros, sur un marché total de la distribution qui a augmenté de 10,3% pour s’établir à 5,47Md€. A contrario, les semi-conducteurs ont encore augmenté de 19,3% à 3,91Md€. Partant du principe que les composants IP&E se trouvaient en avance sur les semi-conducteurs en termes de cyclicité, le retour aux conditions normales du marché s’est fait de manière plus précoce, ce qui explique clairement la baisse observée en glissement annuel. Dmass distingue des disparités parmi les pays. Le Royaume-Uni, la France et la Turquie ont réalisé des performances « supérieures à la moyenne » sans être exceptionnelles. Au sein de ce trio, les résultats affichent respectivement +1,6%, -2,02% et +1,77%. Pesant à elle seul près d’un quart des ventes européennes de composants IP&E, l’Allemagne se place « dans la moyenne », au contraire de pays comme l’Italie, l’Irlande et le Benelux qui ont enregistré des baisses à deux chiffres (11,25%, 13,45% et 20,47%). Sans surprise, la Russie est hors-concours avec 98,33%.
Concernant les produits, les passifs ont diminué de 7,14% à 623 millions d’euros, les alimentations ont progressé de 3,66%, tandis que les composants électromécaniques (y compris l’interconnexion) ont chuté de près de 9%, totalisant 823M€.
Aux dires d’Hermann Reiter, le président de Dmass, « les chiffres plutôt solides par rapport à une année record (2022) ne peuvent cacher le fait que les commandes des clients ont continué à ralentir, ce qui entraînera inévitablement un second semestre plus faible. Les stocks sont pleins et doivent être digérés. Dans le même temps, la disponibilité sur le marché s’est considérablement améliorée et les cas de pénurie de composants, bien que toujours présents (par exemple les puces SiC et GaN) ont considérablement diminué. C’est un grand soulagement et nous espérons le retour à une certaine normalité sur le marché. Sur une note positive, nous sommes convaincus que la demande à long terme n’est pas entravée et que les activités de conception restent dynamiques malgré tous les défis ».