Elles confirment la baisse observée depuis deux trimestres dans les ventes de composants électroniques (semi-conducteurs, passifs, circuits imprimés et connecteurs) et consommables en France, et le repli des prises de commande.
En glissement annuel, le niveau de l’indice de l’organisation professionnelle des acteurs industriels de la chaîne de valeur de la filière électronique française reste positif au troisième trimestre (+4%) ; seulement, la hausse s’est nettement freinée. Le fléchissement existant démontre que l’amplitude de la reprise n’était pas seulement générée par une hausse de la demande : s’y est également ajoutée la remontée des stocks sur l’ensemble de la supply chain. Parallèlement, les fabricants ont fortement investi, relevant ainsi la production, tandis que les délais de livraison baissaient de façon « appréciable ».
Correction des stocks, inflation, hausse des taux d’intérêt et des tensions géopolitiques concourent à abaisser le niveau de confiance des acteurs à court terme. Le segment industriel, qui jusque-là pouvait profiter de sa fragmentation et « d’une certaine inertie », s’essouffle. L’inflation et la hausse des taux d’intérêts ont passablement réduit la demande de certains marchés, dont la domotique. A contrario, les signaux restent positifs sur les marchés de l’aéronautique, de l’aérospatial et du militaire.
Concernant l’indice des équipements d’investissement, au 3e trimestre 2023, sa « forte baisse » transparait tant de façon séquentielle (-15%) que sur un an (-23%). Selon Acsiel, la consommation des équipements de test et mesure est révélatrice de l’investissement national dans l’électronique. En moyenne glissante sur un an, son indice s’est retourné au 3e trimestre, après une croissance historique due à de forts investissements dans la période post-Covid. Pour les machines de production destinées notamment à la sous-traitance électronique, les commandes/facturations sont en repli depuis le 2e trimestre, à la suite d’une année marquée par d’importants investissements en équipements de production. Las, le manque de visibilité dans les grands projets structurants freine les investissements. Une reprise est concevable, mais conditionnée par l’entrée en scène de grands projets nationaux/européens (automobile, espace, défense, énergie). En revanche, le manque de main d’œuvre qualifiée obstrue parfois la production. Bien que les perspectives à long terme restent favorables, Acsiel insiste sur les surstocks, l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et les tensions internationales : leur impact sur la confiance, quel que soit le domaine, génère une « prudence générale en matière d’investissement ».