Couverture ElectroniqueS n°127

Les antennes tribandes GSM/DCS/UMTS de la start-up française Arialcom sont moins encombrantes et plus performantes que les modèles classiques. Créée il y a seulement trois ans, la société française Arialcom n'a pas froid aux yeux : elle compte en effet se faire une place sur le marché plutôt compétitif des antennes pour stations de base. Un pari risqué face à des poids lourds du domaine comme Kathrein, Allgon ou Andrew. Mais la société est partie du postulat que, pour l'installation de l'UMTS, les opérateurs n'auront pas le choix face aux pressions environnementales très fortes (impact visuel des antennes, négociations complexes avec les propriétaires de sites et les riverains) et/ou aux contraintes financières de rentabilité : il leur faudra réutiliser au maximum leurs sites précédents GSM et DCS, et donc recourir à des antennes tribandes. « Arialcom a mis au point une technologie particulière, baptisée “ carré magique ”, qui permet de réduire l'encombrement de l'antenne tout en maintenant ses performances, voire en les améliorant », explique Patrick Gianina, président du directoire de la société. Arialcom propose ainsi des antennes à la fois GSM, DCS et UMTS non seulement dans le format classique de 2,6 m de haut mais aussi en version 1,4 m, 2 m et bientôt en version 1,6 m.La technologie du “ carré magique ”, brevetée par la société, consiste en la mise en réseau d'éléments rayonnants très spécifiques, à base de carrés, permettant d'imbriquer les éléments DCS et UMTS dans le même espace sans qu'ils se perturbent. Au contraire, les technologies classiques consistent à les installer de manière séparée (voir schéma), et la simple longueur de câblage supplémentaire occasionne un différentiel de gain de l'ordre de 0,8 dB entre le réseau haut et le réseau bas, sans oublier une contrainte forte sur la longueur de l'antenne si l'on veut maintenir le niveau de gain.+0,8 dB grâce à l'économie de câblageLes trois réseaux de l'antenne d'Arialcom présentent, eux, un même niveau de gain de l'ordre de 17 dBi avec un ratio d'ondes stationnaires inférieur à 1,5. Plus exactement, dans le modèle référencé Aria 3-407, qui mesure 2 m de haut et supporte une puissance de 500 W, il y a 6 réseaux. La bande GSM est déclinée en deux polarisations, 45° et +45°, et deux “ larges bandes ” 1 710 MHz-2 170 MHz sont déclinées chacune également en polarisation 45° et +45°. En mode GSM le gain est de 15,2 dBi, et en large bande il est de 17,5 dBi avec une isolation entre bandes supérieure à 30 dB. Ces antennes intègrent par ailleurs un système d'inclinaison électronique baptisé iVet par bande. En réglant un déphaseur via un petit moteur, ce système joue sur les déphasages entre les différents éléments rayonnants et modifie le diagramme de rayonnement de l'antenne avec un angle de 2° à 10° tout en gardant l'antenne parfaitement fixe. La société propose l'intégration de ces moteurs et du système de commande compatible avec la norme AISG (Antenna Interface Standard Group). Elle étudie également l'intégration dans le radôme de l'antenne d'un amplificateur faible bruit pour améliorer encore les performances et éviter les pertes dues aux câbles.Un pari risqué au creux de la vague des télécomsL'origine d'Arialcom remonte à 2001, année où investir en télécoms pouvait paraître suicidaire. C'est pourtant l'année choisie par des financiers pour racheter la société Jacquelot (packaging électronique et durcification de cartes électroniques) afin d'héberger une équipe de développement d'antennes multibandes pour stations de base dotée d'un investissement non négligeable (2 millions d'euros par exemple pour des moyens de mesure automatiques en chambre anéchoïde). En décembre 2003, Arialcom a été officiellement créée comme fabricant d'antennes, Jacquelot poursuivant ses activités (50 personnes, 4 millions d'euros de chiffre d'affaires) en tant que filiale. Les développements sont effectués à Coignières par une équipe d'une vingtaine de personnes et la production est prise en charge par la société irlandaise Sigma Wireless. Cette dernière, créée en 1991, emploie près de 100 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 6 à 7 millions d'euros avec des antennes pour stations de base monobandes et pour systèmes PMR. Venant de signer un premier contrat avec un grand opérateur, Arialcom table sur un rythme de production de plusieurs milliers d'antennes par an et va se présenter sur le marché libre en juin pour financer sa montée en puissance.

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