Couverture ElectroniqueS n°127

La multiplication des c&oelig;urs est devenue un passage obligé pour les processeurs des systèmes informatiques et embarqués. Intel et AMD en intègrent un nombre toujours plus important dans leurs circuits. Un nouveau procédé technologique ou une nouvelle architecture chaque année ! Voilà la nouvelle politique du numéro un mondial des microprocesseurs, Intel, dont l'ambition est de rendre son architecture indispensable à tous les systèmes informatiques. Des plus petits ne consommant que quelques milliwatts aux plus puissants capables de traiter des milliers de milliards d'opérations en virgule flottante par seconde (Pflops, P pour peta). Une politique de balancier que suit, sans le dire aussi clairement et avec un léger décalage temporel, son compatriote et concurrent AMD. Après le tic de la technologie Cmos 45 nm fort k à grille métallique introduite en production l'année dernière, voici donc le tac de Nehalem, la microarchitecture new look destinée à succéder chez Intel à l'actuelle microarchitecture Core à partir de 2009. Cette microarchitecture multithread*, dont il avait déjà été question lors du forum automnal des développeurs du numéro un mondial des semiconducteurs, a été pensée dès le départ pour une implantation multic&oelig;ur (de un à huit, voire même plus), ce qui avait fait l'originalité des processeurs x86 64 bits Athlon d'AMD en leur temps. Un six c&oelig;urs chez Intel avant la fin de l'annéeDestinée à être implantée dans les prochaines générations de processeurs d'Intel, l'architecture Nehalem est une version améliorée de la microarchitecture Core, notamment au niveau du parallélisme (avec possibilité de traiter une quantité d'opérations à la volée 33 % plus importante), des algorithmes de traitement et des techniques de prévision de branchement. Pour cela, Nehalem combine approche multic&oelig;ur et fonctionnement multithread à deux voies, chaque c&oelig;ur étant capable de traiter deux processus (threads) simultanément. Cette association permettra donc la réalisation de processeurs traitant de quatre à seize threads en parallèle, plus efficaces aussi bien en termes de performances que de consommation. La microarchitecture Nehalem prévoit également l'intégration d'un contrôleur mémoire à trois canaux DDR3 ainsi que l'implantation de techniques améliorées de gestion dynamique de l'énergie. Le sous-système d'antémémoire comprend désormais trois niveaux de cache avec 64 Ko de cache primaire (32 Ko pour les données et autant pour les instructions) et 256 Ko de cache secondaire pour chaque c&oelig;ur. L'ensemble se partagera en plus 8 Mo d'antémémoire de troisième rang. Les processeurs Nehalem seront également équipés de la technologie d'interconnexion rapide QuickPath, équivalent chez Intel de la technique HyperTransport chère à AMD, qui permet des transferts de données à un débit crête de 25,6 Gbit/s par lien. Les premiers processeurs à architecture Nehalem seront échantillonnés au quatrième trimestre. En attendant, Intel devrait introduire un processeur à six c&oelig;urs en technologie Cmos 45 nm fort k. Ce processeur, connu sous le nom de code de Dunnington, intégrera près de deux milliards de transistors sur une puce, soit autant que le processeur Itanium quadric&oelig;ur (Tukwila) dévoilé lors de la conférence ISSCC 2008 (voir EI n° 662). Destiné au marché des serveurs, Dunnington met en &oelig;uvre la microarchitecture Core avec des technologies de virtualisation améliorées, les six c&oelig;urs se partageant 16 Mo d'antémémoire de niveau trois. Sa disponibilité est prévue dans la deuxième moitié de l'année. * cf lexique page 49La guerre des architectures ne s'arrête jamaisQuand Intel fait une annonce dans le domaine des microprocesseurs pour PC ou serveurs, AMD n'est jamais très loin. Cette maxime s'est vérifiée une nouvelle fois à la fin du mois de mars. Alors qu'Intel avait choisi le lundi 17 mars pour lever le voile sur ses prochaines familles de processeurs x86, des processeurs multic&oelig;urs combinant nouvelle microarchitecture et innovations technologiques et intégrant jusqu'à huit c&oelig;urs identiques sur une puce, AMD lui a emboîté le pas le jeudi 27 mars pour introduire ce qu'il considère comme le premier processeur pour PC doté de trois c&oelig;urs 64 bits. Intel et AMD ont également fait assaut d'annonces dans le domaine de la faible consommation en introduisant ce qu'ils considèrent, chacun de leur côté, comme les processeurs quadric&oelig;urs les plus sobres du marché. Les deux concurrents ont par ailleurs scellé des accords avec les partenaires ad hoc, afin de faciliter l'utilisation de ces processeurs et notamment leur programmation qui n'est pas aussi aisée que certains voudraient bien le dire.

Trois, quatre, six, huit

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