Couverture ElectroniqueS n°127

Présent sur le créneau des environnements applicatifs Linux pour smartphones*, le japonais Access lance une version allégée de sa plate-forme ALP pour les fabricants de feature phones*, de baladeurs multimédias et de décodeurs TV. Le rachat de PalmSource, le créateur du fameux PalmOS, a décidément fait entrer Access dans une autre catégorie. C'est en effet grâce à cette acquisition que la firme nippone, jusqu'alors essentiellement connue pour ses navigateurs embarqués (voir encadré), a pu débarquer en 2005 sur le marché des environnements logiciels pour téléphones mobiles haut de gamme. Une évolution de stratégie confirmée en 2007 avec l'annonce de la première version de la plate-forme ALP (Access Linux Platform). Produit destiné aux smartphones et basé sur Linux, la plate-forme intègre un jeu d'intergiciels et d'applications ad hoc (navigateur, messageries, téléphonie, multimédia, etc.) et offre en particulier une API qui permet de récupérer sans modification l'ensemble des programmes PalmOS. Alors qu'Access prévoit la commercialisation de la version ALP 3.5 en cette année 2009, interface utilisateur intuitive évoluée et compatibilité avec les spécifications LiMo(*) à la clé, le Japonais lance également une mouture allégée de sa plate-forme. Baptisée ALP mini, elle se satisfait de 32 Mo de Ram, de 32 Mo de Rom et d'un processeur cadencé à 200 MHz, là où sa grande s&oelig;ur exige au mois quatre fois plus de capacité mémoire et un circuit deux fois plus puissant.Une plate-forme déclinée en profilsQui plus est, la structure en composants et services logiciels indépendants rendrait l'environnement ALP mini aisément personnalisable et échelonnable. « Nous pouvons désormais couvrir un large éventail de terminaux mobiles connectés, des feature phones aux appareils Internet de type MID, en passant par les radiotéléphones multimédias et les smartphones, note Tomonori Watanabe, senior vice-président d'Access en charge de l'ingénierie et du développement. Nous ciblons une gamme de matériels beaucoup plus large que nos concurrents ». On pensera forcément à Google et à sa plate-forme Linux Android… D'autant que l'environnement ALP mini se décline en profils spécifiques en fonction des composants applicatifs retenus : « Mobile », « PMP/PND » (pour les baladeurs multimédias, les assistants personnels de navigation et les terminaux de réception TV mobile), « Décodeur TV », etc.« Au fur et à mesure que les couches logicielles basses se standardisent, notamment sous l'impulsion d'organismes tels que la Fondation LiMo, l'enjeu pour une société telle que la nôtre est d'arriver à nous élever dans la chaîne de valeur de la téléphonie mobile, souligne Michel Piquemal, responsable d'Access France. Nous travaillons donc sur le socle commun et montons dans les couches de différenciation ». A cet égard, l'éditeur s'est récemment lancé dans le développement d'un « pack opérateur » pour NTT DoCoMo, package applicatif intégré implantant les services de l'opérateur mobile nippon tout en restant compatible avec les spécifications LiMo. Un pack que les fabricants pourront intégrer tel quel dans leurs terminaux en étant assurés que ceux-ci supportent immédiatement les spécificités DoCoMo. « Grâce aux relations nouées avec des opérateurs comme Orange, Vodafone ou Verizon, Access est en bonne position sur ce créneau », assure Michel Piquemal.* cf lexique page 46(*) Soutenue par NTT DoCoMo, Vodafone, Motorola, Nec, Panasonic, Samsung et Orange, la Fondation LiMo cherche à éviter la fragmentation du marché en spécifiant un ensemble de modules standard communs aux plates-formes Linux mobiles.Zoom sur le Japonais AccessCréé en 1984, Access a d'abord fourni des piles TCP/IP avant d'élargir son offre aux navigateurs embarqués. A ce jour, 640 millions de copies du navigateur NetFront ont été commercialisées, dont 200 millions entre août 2007 et août 2008, dans des équipements aussi divers que des téléphones mobiles, des décodeurs TV, des téléviseurs, des consoles de jeux, des équipements de divertissement et d'information pour l'automobile, etc. Suite aux acquisitions de PalmSource en 2005 et d'IPinfusion, spécialiste des piles télécoms, en 2006, Access se présente aujourd'hui comme fournisseur de plates-formes logicielles pour terminaux connectés et pour équipements réseaux. Le Japonais propose aussi un jeu d'intergiciels compatibles DLNA qui simplifie l'échange de contenus multimédias entre appareils connectés à un même réseau résidentiel (voir EI n° 648).L'effectif d'Access se chiffre à 1 600 employés, dont un tiers au Japon et un autre tiers en Chine. Access Europe compte une centaine de personnes dont 70 à Montpellier, essentiellement focalisés sur les aspects R&D (Montpellier développe en particulier les composants télécoms de la plate-forme ALP).

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