Des visiteurs plus nombreux et des nouveautés à profusion : la mauvaise conjoncture économique n'a pas nui au succès de la manifestation qui s'est tenue en mars dernier. En composants, l'heure est à la miniaturisation ; en mesure, les annonces avaient trait aussi bien aux radiocoms qu'aux hyperfréquences.
Selon le bilan dressé par les organisateurs, quantativement parlant deux grandes familles de produits se seront partagés la vedette lors de cette vingt-huitième édition de RF & Hyper : les composants passifs et les modules et sous-systèmes. Concernant ces derniers, on aura pu apprécier le niveau de miniaturisation désormais atteint, et ce quel que soit le domaine RF ou hyper considéré.
Un premier exemple nous est donné par Murata qui dévoilait le module Bluetooth 1.1 classe 2 le plus compact du marché. Les dimensions réduites du Blue Module (9,8 x 9,6 x 2 mm) ont été obtenues par intégration de la majorité des composants passifs, notamment le filtre passe-bande et le transformateur balun, dans le substrat en céramique multi-couche LTCC (céramique cocuite basse température). Des techniques d'assemblage en flip-chip ont été également utilisées pour les semiconducteurs. Le module est basé sur le circuit RF et bande de base de CSR et comprend en sus : un LNA, un commutateur d'antenne, de la mémoire flash et un quartz. Ce module HCI dispose d'interfaces USB et Uart.
Autre exemple qui tire parti des avantages de la technologie LTCC, le commutateur d'antenne de NTK Technologies pour les applications GSM/DCS. Outre la fonction de commutation elle-même, le module comprend le diplexeur et les filtres passe-bas dans un volume de 4,5 x 3,2 x 1,8 mm, ce qui en fait le plus discret du marché.
Comme de coutume, la quasi-totalité des protagonistes de l'instrumentation RF et hyper étaient présents. La plupart des acteurs de la mesure CEM étaient également là, au moins par le biais de leurs distributeurs comme dans le cas de Schaffner et Haefely. Parmi les laboratoires d'essais, on relevait toutefois l'absence d'Emitech et du LCIE. Une fois de plus les nouveautés étaient nombreuses, même s'il y eut assez peu d'introductions marquantes. Mais il est vrai qu'Agilent Technologies par exemple a renouvelé ces deux dernières années l'ensemble de ses platesmes, ce qui limitait pour l'essentiel ses annonces à des extensions de gamme. Et, d'une manière générale, les différents fournisseurs ont d'ores et déjà au catalogue des outils de test pour les standards radiocoms actuels et à venir.
Particulièrement riche en nouveaux produits, le stand Anritsu proposait à l'attention des visiteurs l'analyseur de réseau vectoriel ME7808A, configuré pour un test sous pointes ; basé sur un modèle 37000 du constructeur, il autorise un balayage rapide et en une seule fois des fréquences entre 40 MHz et 110 GHz. Toujours en matière d'analyse de réseau, la série Scorpion s'est élargie avec deux appareils RF à quatre ports ; revendiquant une incertitude de ±0,03 dB sur la mesure des paramètres de transmission, ils trouveront des débouchés pour la caractérisation de composants tels que les filtres des mobiles. De spécifications supérieures à celles des analyseurs de spectre MS266x, la famille MS268x s'est enrichie de deux unités : les MS2681A et MS2687A vont respectivement jusqu'à 3 GHz et 30 GHz, et se distinguent notamment par une dynamique de mesure typique de 156 dB à 1 GHz et une largeur des filtres FI variable de 1 Hz à 20 MHz ; un jeu d'options les adapte à des mesures sur tout type de système de radiotéléphonie cellulaire. Côté UMTS, étaient aussi exposés le banc de test de mobiles MT8820A et le testeur de signalisation MD8480B.
Pour sa part, Agilent complétait sa famille d'analyseurs de réseau vectoriels PNA, à deux ports et quatre récepteurs pour une précision optimale, avec des modèles à 20 et 40 GHz. Par ailleurs, deux analyseurs de spectre permettent à la série PSA, jusqu'alors limitée à 26,5 GHz, d'atteindre 44 et 50 GHz ; la compatibilité de leur code avec celui des vénérables 8566 et 8568, lancés par la société il y a 25 ans, minimise l'effort de réécriture d'un logiciel d'application et réduit, par conséquent, les coûts de remplacement lors de la modernisation des systèmes. Enfin, ADS 2002, la plus récente version du logiciel de conception RF et hyper d'Agilent, était présenté sur le stand.
Chez Rohde & Schwarz, outre l'extension à 26,5 GHz de la plate-forme d'analyse de spectre haute performance FSU, on notait le Q7760 du japonais Advantest, dérivé de l'analyseur de réseau vectoriel optique Q7750, qui autorise en option la mesure de dispersion des modes de polarisation en plus de la dispersion chromatique. Egalement d'Advantest, était visible l'analyseur de réseau R3860 qui couvre les fréquences de 300 kHz à 8 GHz ; doté de deux ports en version de base, il peut être équipé de trois ou quatre ports en option. Il s'agit en fait du premier élément d'une plate-forme modulaire d'instrumentation à PC intégré qui comprendra des tiroirs milliwattmètre, analyseur de spectre ou générateur, et ce aussi bien en RF qu'en hyper.
Outre ses solutions de test pour les radiocoms 2.5G et 3G, Racal Instruments dévoilait sa série 1257, systèmes de commutation hyperfréquence sur mesure. Autre spécialiste de la commutation, Keithley montrait ses dernières réalisations en la matière. Quant à LeCroy, il a profité de la manifestation pour exposer son deuxième oscilloscope WaveMaster : de bande passante 3 GHz, le 8 300 offre une cadence d'acquisition jusqu'à 20 Géch./s et une profondeur mémoire maximale de 48 Mo en bicanal.