Couverture ElectroniqueS n°127

Le fabricant Sony et l'opérateur de téléphonie mobile NTT DoCoMo viennent de conclure un accord pour lancer dès l'année prochaine un service de paiement sans contact basé sur le téléphone mobile. L'opérateur de téléphonie mobile NTT DoCoMo va lancer un service de paiement électronique par téléphone mobile utilisant la technologie sans contact FeliCa de Sony, qui permet d'intégrer un porte-monnaie électronique aux combinés 3G. Au centre de ce service se trouvera une “ puce porte-monnaie électronique ”, optimisée pour les combinés mobiles. Les deux sociétés vont créer une entreprise commune, baptisée FeliCa Networks, pour développer la technologie (la puce devrait s'appeler “ mobile FeliCa IC ”) et la proposer aux fabricants de téléphones mobiles et aux opérateurs de réseaux.Rappelons que le porte-monnaie électronique permet de se passer des pièces de monnaie en enregistrant les mouvements de crédit et de débit dans une puce réinscriptible habituellement intégrée dans une carte à puce. Contrairement à la France et à la solution Moneo, basée sur une carte à puce à contacts, le Japon utilise depuis quelques années la technologie sans contact de Sony. L'avantage est double : d'une part le sans-contact permet d'accélérer le temps de transaction pour les micro-paiements (paiements ne nécessitant pas de vérification auprès de la banque), et, d'autre part, il autorise l'intégration de la puce dans d'autres types d'objets qu'une carte à puce, comme un porte-clés ou un téléphone mobile dans le cas présent.38 millions de puces FeliCa dans le mondeLa technologie de Sony utilise une communication par liaison radio à 13,56 MHz, à une distance de 2 à 10 centimètres du lecteur avec un débit pouvant atteindre 212 kbit/s. La puce FeliCa peut accueillir jusqu'à 40 applications différentes (en théorie). Ainsi, NTT a déjà engagé des réflexions pour proposer divers types de services exploitant la puce, comme l'identification pour les contrôles d'accès, le ticket électronique qui permet d'accéder à des salles de spectacles ou des stades, ou encore le paiement pour les systèmes de transports. La puce sans contact de Sony a d'ailleurs largement fait ses preuves dans ce domaine, puisque le système de transport en commun de Hong Kong a adopté ce format en 1997, et East Japan Railway, la première compagnie ferroviaire du Japon, a également mis en place ce système en 2001. Au total, pour les diverses applications, 38 millions de cartes sans contact utilisant la puce FeliCa ont été émises dans le monde.Si, pour l'instant, la puce FeliCa est déconnectée du téléphone, ce qui implique par exemple que le porte-monnaie électronique doive être rechargé en utilisant une borne dédiée équipée d'un lecteur-émetteur radio, rien n'empêche techniquement de relier la puce au téléphone, pour effectuer par exemple un rechargement du porte-monnaie électronique via le réseau téléphonique ou Internet. Ce sera d'ailleurs probablement à terme le principal avantage de l'intégration de la puce au téléphone par rapport à une simple carte. En effet, pour les transactions de gros montants, la vérification du compte auprès de la banque pourra se faire par le réseau téléphonique. NTT est d'ailleurs en discussion avec les banques pour permettre aux utilisateurs de créditer le porte-monnaie électronique par Internet et éventuellement d'étendre les possibilités de paiements du téléphone, ce qui pourrait même à terme signifier la fin des cartes bancaires…Les premiers téléphones de NTT équipés de la puce FeliCa seront testés auprès de 6 000 utilisateurs à partir du mois de décembre, le service commercial devant être lancé avant mars 2004. D'après Keiji Tachikawa, président de NTT, à partir du moment où le service fonctionnera à grande échelle, les nouveaux téléphones vendus par NTT disposeront probablement de la puce FeliCa en standard.Le porte-monnaie électronique explose au JaponLe porte-monnaie électronique est en train de connaître un véritable boom au Japon, avec une émission de 2,7 millions de cartes en 2003 (chiffres publiés en août), en progression de 400 % par rapport à l'année dernière ! Les commerçants, eux aussi, s'équipent de plus en plus de lecteurs sans contact : 2 700 commerces acceptent la carte, soit près du double de l'année dernière. Baptisé Edy, le système japonais a été lancé en 1999, mais ce n'est que depuis 2002 qu'il a véritablement commencé à décoller. Grâce à la technologie sans contact de Sony, il permet d'accélérer le passage aux caisses, mais s'il séduit les consommateurs, c'est aussi grâce aux opérations de fidélisation et de promotions croisées lancées par les commerçants. La société bitWallet, gestionnaire du service, estime qu'à terme les paiements par porte-monnaie électronique représenteront des sommes six fois plus importantes que les paiements par cartes bancaires (qui représentent un total de 95 milliards d'euros par an au Japon).

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