Couverture ElectroniqueS n°127

Le marché des DSP se porte très bien. Dans notre monde avide d'Internet, de multimédia et de communications sans fil, le traitement de signal est incontournable dans absolument tous les domaines d'applications. Pour satisfaire aussi bien un portable MP3, un système HDTV ou un téléphone cellulaire, l'offre en DSP s'est renforcée en performances et en diversité. C'était en 1982, il y a tout juste vingt-cinq ans, Texas Instruments annonçait l'avènement du premier vrai processeur de signal ou DSP (digital signal processor) sous le nom de baptême TMS320C10. « Presque dix milliards de DSP ont été fabriqués depuis », constate Will Strauss, président de la société d'études Forward Concepts. Et d'ajouter : « La moitié de ce nombre est l'&oelig;uvre de TI ».A l'époque, ces jeunes processeurs opéraient dans des modems avec des débits de 2 400 bits/s. La génération actuelle de DSP intervient dans de puissants modems DSL à 1 Mbit/s. Une belle progression (une moyenne de 40 000 bits/s par an) qui cependant ne montre qu'une facette de l'évolution, car le traitement de signal (TDS) ne se résume plus aux télécommunications. Omniprésent, il a envahi et transformé notre quotidien. Aujourd'hui, il intervient dans tous les secteurs d'applications : télécoms, contrôle industriel, automobile, médical, militaire, spatial, et surtout multimédia aussi bien professionnel que grand public.Le traitement de signal reste inhérent aux systèmes de communications. C'est grâce à lui que nous avons l'accès à Internet via tous les types de modems (analogique, DSL, câble, sans fil), à la téléphonie sur IP (VoIP, IP PBx, VoDSL, VoWi-Fi…) et à toutes les technologies sans fil comme le Wi-Fi, le W-CDMA ou le WiMax. Cet univers d'échanges de voix et données a été une mine d'or pour les DSP, mais un nouveau « filon » très prometteur est de plus en plus exploité : le monde du multimédia.Plus précisément, trois tendances ont profondément marqué les infrastructures de traitement de signal : le passage de la transmission voix et données au flux nettement plus exigeant appelé « triple play » (voix, données, vidéo) ; l'évolution des services fixes à domicile vers des applications mobiles ; la transition de la commutation de circuit au transport par paquet, notamment pour le trafic Internet. A titre d'exemple, la télévision sur Internet fait partie de l'offre à succès des principaux fournisseurs d'accès. Le multimédia audio et vidéo représente de multiples standards (MP3, WMA, Mpeg-4, H.264, VC-1…) de complexités très différentes pour une gamme pléthorique d'applications. Un lecteur vidéo dans un téléphone mobile de faible coût n'a pas les mêmes exigences qu'un système HDTV. Il en est de même d'un lecteur audio MP3. Le domaine du multimédia est unanimement reconnu comme source de nombreuses futures « killer » applications, dont certaines ne sont même pas encore imaginées. Il est aussi le moteur d'innovations pour les concepteurs de systèmes DSP car il demande de satisfaire le professionnel aussi bien que le grand public : un vrai grand écart !Le marché des composants DSP et autres solutions matérielles et logicielles du même effet connaît donc une expansion inédite dans l'industrie des semiconducteurs. Notons cependant que le marché des puces embarquant du TDS est beaucoup plus grand que celui des processeurs DSP. D'après Forward Concepts, les ventes de DSP standard d'usage général ont augmenté de 8 % en 2007 pour atteindre les 9 milliards de dollars. Pour leur part, les revenus des circuits embarquant du traitement de signal, regroupant toutes les autres techniques comme les ASSP, Asic, FPGA, processeurs et contrôleurs avec fonctions DSP et DSP spécifiques non programmables, ont affiché 17,6 milliards de dollars. Pour tous, l'année 2008 devrait être encore meilleure avec les applications multimédias.Les DSP toujours en pole positionLe processeur numérique de signal se porte donc très bien. Il a su évoluer judicieusement, devançant les besoins de ses utilisateurs dans cette aventure épique menant à l'explosion du traitement de signal dans tout notre univers de vie. Parti de l'exécution rapide d'un algorithme de calcul, ce composant s'est métamorphosé en une puissante machine capable de gérer plusieurs algorithmes complexes avec une optimisation en coût, performances et consommation pour servir des marchés aux exigences très diverses.Le numéro un incontestable est toujours Texas Instruments avec 63 % de parts du marché des DSP. Loin derrière arrivent Freescale (13 %), puis Analog Devices et Agere/LSI avec chacun 8 % (chiffres communiqués par TI). Agere, qui a successivement porté les noms d'AT&T et de Lucent Technologies, est depuis l'an passé sous l'enseigne LSI. Comparativement, la société Analog Devices est d'une stabilité exemplaire, gravissant sereinement chaque étape en s'appuyant sur des gammes de produits moins diversifiés que le leader, mais très performants et fiables.

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