Couverture ElectroniqueS n°127

Comme prévu, le sans-contact et la sécurité ont été à l'origine des principales annonces de circuits faites lors du salon Cartes 2007, qui s'est tenu à Paris du 13 au 15 novembre. Même si la carte SIM reste, et de loin, le principal marché pour les circuits dédiés aux cartes à puce, les pressions sur les prix sont telles dans ce domaine que les fournisseurs de circuits n'ont de cesse de trouver de nouveaux débouchés pour leurs microcontrôleurs sécurisés. C'est la démarche suivie depuis déjà quelques années par Atmel. Le troisième fournisseur mondial de microcontrôleurs sécurisés pour cartes à puce en 2006 a présenté au salon, une nouvelle génération de circuits sécurisés pour le marché de l'embarqué. « Un nombre toujours plus important d'applications systèmes exige des fonctions de sécurité, mais leur mise au point nécessite un temps et un savoir-faire que n'ont pas forcément les fabricants », explique Olivier Debelleix, directeur du marketing tactique de la division SMS (solutions microcontrôleurs sécurisés) d'Atmel. Le but de la société américaine est donc de fournir une solution clés en main, sorte de sceau électronique, à tous ceux qui désirent protéger leurs produits contre les risques de clonage, contrefaçon et autres piratages. Premier microcontrôleur pour carte SIM en Cmos 90 nmL'offre d'Atmel, référencée AT98SC016CU, s'articule autour d'un microcontrôleur Risc 8/16 bits sécurisé doté d'une grande variété d'interfaces (USB, SPI, GPIB, deux fils série, ISO7816…) et intégrant 16 Ko de mémoire non volatile. Y est associée une sorte de boîte à outils de moyens cryptographiques incluant les principaux algorithmes de cryptage tels que RSA, TDES* et les courbes elliptiques*. L'ensemble est actuellement échantillonné en boîtier SOIC8 ou QFN20. Parmi les principales applications visées, Olivier Debelleix cite notamment la certification de l'origine des cartes électroniques (pour éviter les risques de clonage et de contrefaçons), la protection des données transitant entre un processeur hôte et un élément déporté (exemple : la gestion des compteurs électriques) ou la réalisation de modules de sécurité pour les jeux électroniques. Rappelons qu'Atmel commercialise déjà pour des applications plus grand public des mémoires sécurisées dont le coût est nettement moindre (voir, par exemple, EI n° 636). La société américaine continue par ailleurs d'étendre sa famille de microcontrôleurs 32 bits sécurisés pour applications télécoms (cartes SIM et autres) avec un circuit dédié au paiement mobile et à la réception TV sur mobile. Construit autour du c&oelig;ur SC100 d'ARM, ce circuit, référencé AT91SC464384RCU, intègre 464 Ko de Rom, 384 Ko d'Eeprom pour les données, et 18 Ko de Ram, une taille certes importante pour ce type de circuit, mais répondant bien aux besoins des applications. Il dispose également d'interfaces de communication ISO7816 et SWP (conformément à la récente spécification de l'Etsi) pour la connexion à un circuit NFC dans une application de paiement sur mobile, par exemple. Dans le domaine de la carte SIM, STMicroelectronics a décidé de passer directement à la technologie Cmos 90 nm pour réduire ses coûts et permettre l'intégration de mémoire de plus grande capacité. Premier microcontrôleur sécurisé pour cartes à puce intégrant de la mémoire flash et fabriqué en technologie Cmos 90 nm (les plus avancés aujourd'hui sont produits en Cmos 0,13 µm), le circuit de ST, référencé ST21F384, est construit autour d'un c&oelig;ur 8/16 bits cadencé à 21 MHz et enrichi avec fonction d'adressage linéaire de 16 Mo. Il fournit 7 Ko de Ram utilisateur auxquels s'ajoutent 384 Ko de flash organisée en pages de 128 octets. Sa consommation est conforme aux exigences des applications (U)SIM et aux spécifications 2G et 3G. Côté sécurité, le ST21F384 intègre un accélérateur DES et un bloc de calcul CRC accessibles par l'utilisateur. Des échantillons du ST21F384 sont dès à présent disponibles, la fabrication en volume débutant en décembre 2007. Le ST21F384 se présente sous la forme de tranches (sciées ou non) ou de modules six contacts (D17) et huit contacts (D95) conformes à la spécification RoHS. Sous forme de tranches de silicium, son prix est de 0,45 dollar pour 10 000 unités. De son côté, Infineon Technologies, premier fournisseur du secteur, a choisi de s'associer avec Intel pour développer des circuits dédiés aux modèles haute densité HD-SIM. Les deux sociétés développeront ensemble des cartes SIM intégrant jusqu'à 64 Mo d e mémoire flash en s'appuyant, d'une part, sur l'expertise de l'Américain au niveau des technologies (65 nm et 45 nm) et des flash NOR, et, d'autre part, sur les compétences de l'Allemand en microcontrôleurs sécurisés. Les premiers circuits, dont l'échantillonnage est prévu pour la deuxième moitié de 2008, s'architectureront autour du microcontrôleur 32 bits sécurisé SL88 qui avait notamment reçu le prix de l'innovation « matériel » lors des Sésames 2006 (voir EI n ° 636). Selon une étude de Frost&Sullivan, les cartes HD-SIM pourraient représenter 6 à 8 % des cartes SIM vendues dans le monde en 2008 (environ 3,8 milliards de pièces, selon les estimations du cabinet d'études américain). Signalons pour finir que la société française Inside Contactless, pionnière du sans-contact, a reçu lors du salon, le prix de l'innovation matérielle pour son microprocesseur sécurisé sans contact MicroPass. Plate-forme de paiement « intelligente » selon la terminologie d'Inside, elle a déjà été vendue à 35 millions d'exemplaires dans le monde, essentiellement dans des applications de cartes de paiement sans contact aux Etats-Unis. De son côté, Innova Card, autre Français du secteur, a présenté au salon une conception de référence complète pour terminaux de paiement sécurisés s'appuyant un unique processeur, en l'occurrence son microcontrôleur USIP. *cf lexique page 46Les c&oelig;urs se renouvellent pour le bancaire et l'identificationPour la première fois depuis plusieurs années, le salon Cartes a été le témoin de l'avènement de deux nouveaux c&oelig;urs de processeurs dédiés. Hautement sécurisés, ces deux c&oelig;urs visent notamment le marché du bancaire et de l'identification. Le c&oelig;ur d'ARM, appelé SC300, est un processeur 32 bits sécurisé, dérivé du c&oelig;ur économique Cortex-M3 et dont le rapport performances/consommation a été particulièrement étudié pour les cartes sans contact et multiapplications. Il a été développé avec la collaboration de NXP, STMicroelectronics et Samsung. Le c&oelig;ur RS-4 de Renesas est, lui, un processeur 16bits sécurisé dont les performances seront cinq fois supérieures à celles de son prédécesseur, l'AE-4. Lui est associée une bibliothèque de logiciels de cryptographie développée par le centre européen de la société japonaise. Les premiers microcontrôleurs encartables intégrant le RS-4 devraient être introduits dans le courant du deuxième trimestre 2008. Ils seront fabriqués en technologie Cmos 0,15 µm, mais devraient migrer très rapidement en 90 nm.

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