Couverture ElectroniqueS n°127

La manifestation Embedded World fait fi de la crise, en témoigne l'édition 2009 marquée par la croissance du nombre d'exposants et le rythme soutenu des annonces, notamment dans le domaine des microcontrôleurs. Nuremberg - L'ambiance dans les travées d'Embedded World, en passe de s'imposer comme LA manifestation mondiale de l'embarqué (voir encadré), semblait bien différente de celle, anxiogène, rencontrée par exemple au Mobile World Congress quelques semaines plus tôt. Non pas que le climat économique soit revenu au beau fixe entretemps, loin s'en faut : « la crise impacte tous les secteurs, y compris ceux directement présents à Embedded comme l'automobile ou l'industrie », concède Laurent Massicot, responsable de la communication européenne de Freescale Semiconductor. Mais la morosité ambiante semble quelque peu adoucie dans l'embarqué, pour des raisons structurelles : les hauts et les bas de l'industrie s'y trouvent naturellement dilués par le nombre très élevé de clients et d'applications, lesquelles présentent souvent une durée de vie (donc de vente des composants) sans commune mesure avec d'autres secteurs beaucoup plus versatiles comme l'informatique ou les télécoms. La capitale franconienne a donc, cette année encore, fait le plein d'annonces, centrées pour ce qui est des composants sur le marché des micro-contrôleurs. Modèles 8 bits, 16 bits ou 32 bits, d'usage général ou dédiés à l'automobile ou au multimédia, il y en avait pour tous les goûts à Nuremberg.32 bits : c&oelig;urs propriétaires et ARM au coude à coudeHormis ses contrôleurs 16 bits (voir encadré), Nec exposait également à Embedded World les neuf microcontrôleurs 32 bits V850ES/ Jx3-E embarquant des interfaces Ethernet, USB2.0 et CAN lancés plus tôt dans l'hiver. Egalement féru de c&oelig;urs propriétaires, Fujitsu étend, lui, sa gamme de contrôleurs Risc 32 bits avec les MB91460P développés en collaboration avec des fabricants automobiles. Ils offrent jusqu'à quatre contrôleurs CAN et douze ports LIN-UART, ainsi qu'une mémoire flash de 544 à 1 088 Ko pour 40 à 80 Ko de Ram. Cadencés jusqu'à 100 MHz, les MB91460P ont mis le paquet sur le nombre de canaux dévolus à l'enregistrement et à la génération de signaux, puisque cohabitent sur la puce 24 temporisateurs 16 bits, 32 modulateurs PPG/PWM et 41 CAN 10 bits.Coeurs propriétaires contre c&oelig;urs ARM, les deux camps étaient bien présents à Nuremberg, et le second ne s'en est pas laissé compté. Luminary Micro a ainsi étendu sa famille Stellaris de contrôleurs à c&oelig;ur Cortex-M3 avec neuf membres représentant des combinaisons inédites de connectivité, de mémoire et de commande moteur. Parmi les nouveautés figurent un c&oelig;ur Cortex plus rapide (jusqu'à 100 MHz pour une puissance de calcul de 125 DMips) et moins gourmand dans sa déclinaison R2P0, le recours à une technologie de fabrication 130 nm, davantage de Ram (96 Ko max.) et de canaux DMA (32), un oscillateur 16 MHz précis à 1 %, un double convertisseur analogique-numérique fonctionnant en simultané ou encore une interface I2S. Cette quatrième génération de Stellaris voit également l'arrivée d'une interface versatile susceptible de supporter SDram, Sram/flash, bus hôte ou périphérique M2M. Luminary a en outre agrémenté le logiciel logé en Rom de tables de cryptage AES et d'une fonction de détection d'erreur CRC. Parmi les neuf contrôleurs lancés par Luminary, cinq forment la nouvelle gamme LM3S9000 comprenant des interfaces Ethernet (MAC+PHY), USB On-The-Go et CAN, deux appartiennent à la gamme LM3S2000 (interface CAN) et les deux autres à la gamme LM3S5000 (USB+CAN), ces deux der nières gammes accueillant des canaux PWM de commande moteur. Tous ces modèles seront échantillonnés au deuxième trimestre.Même c&oelig;ur ARM Cortex-M3 chez Toshiba pour le TMPM370FY, un contrôleur dédié à la commande moteur grâce à son bloc de commande programmable maison MPD3+ (génération de signaux PWM 16 bits triphasés), à son moteur vectoriel et à son convertisseur analogique-numérique 12 bits embarqués. Le TMPM370FY s'appuie sur 256 Ko de mémoire flash et 10 Ko de Ram ainsi que sur plusieurs blocs analogiques et mixtes – comparateur et régulateur de tension, détecteur de seuil, temporisateurs et chien de garde. Autre licencié d'ARM, Freescale continue de miser sur le c&oelig;ur ARM1136JF-S au sein de deux nouveaux processeurs i.MX35 destinés aux marchés grand public et industriel. Cadencé à 532 MHz, l'i.MX353 comprend une commande d'écran LCD optimisé pour les modèles WGA 24 bits, tandis que l'i. MX357 profite en sus d'un c&oelig;ur OpenVG 1.1. Les i.MX353 et i.MX357 seront disponibles en volume au second trimestre 2009, à des prix démarrant à 11,98 $ pièce par quantités de 10 000.Embedded world en pleine formeLes chiffres d'audience de l'édition 2009 d'Embedded World qui s'est tenue à Nuremberg du 3 au 5 mars ne sont pas disponibles au moment où nous mettons sous presse.Pour autant, au vu de l'ambiance dans les allées, son succès semble assuré, en témoigne un nombre d'exposants (704) en hausse de 4 % et de plus en plus porté sur l'international (exposants non allemands en hausse de 38 %).La plupart des ténors de l'embarqué ont répondu présents, que ce soit du côté des composants (microcontrôleurs en tête) ou des outils logiciels. La surface d'exposition avait d'ailleurs été augmentée de 5 % par rapport à l'édition précédente.Bonne affluence aussi du côté des conférences, réparties en 24 sessions et 20 classes, avec une série spécialement dédiée aux écrans embarqués.Les 16 bits à l'honneur chez les japonaisToujours largement utilisés, les microcontrôleurs 16 bits ont eu leur lot d'annonces à Nuremberg, à commencer par le lancement de versions 48 broches (boîtier QFP de 7x7 mm) des 16FX de Fujitsu. Destinés à l'automobile et au secteur industriel, ces contrôleurs cadencés jusqu'à 56MHz embarquent trois canaux LIN, USART et SPI, un canal I2C et une interface CAN, ainsi que 160 Ko de mémoire flash (des versions sans CAN et/ou n'offrant que 96Ko de flash figurent également au planning du Japonais). Ils intègrent en outre un convertisseur A/N 10 bits 12 canaux, 14 canaux de modulateur PWM 16 bits, deux temporisateurs 16 bits et pas moins de 12 canaux dévolus aux interruptions externes. L'échantillonnage de ces 16FX est prévu au deuxième trimestre 2009. Davantage axés sur les systèmes nomades, les douze contrôleurs 16 bits à c&oelig;ur 78K0R lancés par Nec visent les instruments de diagnostic médical, les systèmes de relevé de compteurs et les automatismes industriels. D'où la présence d'un bloc de commande d'écran LCD et de fonctions analogiques avancées (CAN et CNA 12 bits multicanaux, amplificateurs opérationnels, référence de tension, etc.). La consommation en mode veille (avec LCD activé !) de ces contrôleurs ne dépasse pas 1,2 µA, dix fois moins que les précédents modèles du Japonais. Encapsulés dans des boîtiers de 80, 100 ou 128 broches avec des tailles de mémoire flash et Ram variant respectivement entre 64 et 128 Ko et entre 4 et 7 Ko, ces douze 78K0RLx3 seront disponibles en volume au mois d'octobre 2009.

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