Couverture ElectroniqueS n°127

La manifestation japonaise Flat Panel Display International a été le théâtre de nombreuses annonces, démontrant une fois de plus que les fabricants de LCD-TFT n’en ont pas encore terminé avec le développement technologique de leurs produits. Avec Display Week aux Etats-Unis, dont les sessions de conférences n’ont pas d’égal, et Display Taiwan, la manifestation japonaise Flat Panel Display International constitue l’un des trois évènements majeurs dans le domaine de la visualisation et de l’affichage électronique. L’édition 2009 de FPD International, qui s’est déroulée du 28 au 30 octobre dernier, n’a pas usurpé cette réputation. Comme à leur habitude, les quatre ténors mondiaux des écrans LCD-TFT, à savoir Samsung, LG Display (LGD), AU Optronics (AUO) et Chi Mei Optoelectronics (CMO) ont rivalisé d’audace et d’innovation. Globalement, les tendances de fond restent les mêmes que celles amorcées ces deux dernières années. La généralisation des systèmes de rétroéclairage à DEL, y compris dans les modèles très grands formats, la réduction de la consommation, l’accroissement du contraste, tant statique que dynamique, la montée de la fréquence de rafraîchissement des images pour limiter les artéfacts visuels dans l’affichage des scènes rapides et l’orientation vers des afficheurs toujours plus fins ont une fois encore été mis en exergue par les fabricants de LCD. Sans compter un engouement certain, constaté depuis peu et confirmé une nouvelle fois ici, pour les technologies tactiles et 3D. Mais si les thématiques restent les mêmes, force est de constater que les grands noms de la visualisation réussissent à chaque fois à repousser les limites de leur technologie. C’est particulièrement le cas pour la finesse des écrans LCD, une évolution liée entre autres à l’avènement des DEL de puissance miniatures (voir par exemple EI n° 699). A tel point qu’aujourd’hui, la finesse ne constitue plus véritablement un avantage spécifique aux afficheurs Oled. Ainsi, Samsung a-t-il dévoilé un LCD de 40 pouces de diagonale affichant une luminance de 400 cd/m2, un contraste de 5 000:1 et un taux de rafraîchissement des images de 120 Hz, et dont l’épaisseur ne dépasse pas 3,9 mm ! De son côté, LGD a exposé deux modèles de 42 et 47 pouces épais de seulement 5,9 mm. Quant à CMO, il a opté pour une diagonale de 46 pouces et une épaisseur de 5,5 mm. Enfin, AUO complète cette gamme d’afficheurs très grands formats de moins de 10 mm d’épaisseur avec une déclinaison de 65 pouces de diagonale et 7,9 mm d’épaisseur ! Cerise sur le gâteau, ce géant tout en finesse est doté d’une définition QFHD de 3 840 x 2 160 pixels couleur, équivalente à quatre fois la définition Full HD (1 920 x 1 080 pixels). Le contraste statique dépasse 15 000:1 A l’exception de ce dernier, qui utilise un système de rétroéclairage basé sur une matrice de DEL apposée derrière la dalle LCD (rétroéclairage direct), tous les autres modèles mentionnés plus haut bénéficient d’un rétroéclairage dont les DEL sont implantées en périphérie de l’écran (rétroéclairage indirect), ce qui permet d’en limiter le nombre. La lumière qu’elles émettent est ensuite injectée dans un système de couplage optique ultra-fin qui la renvoie vers l’arrière de la dalle LCD, ce qui explique l’extrême minceur des écrans en question. Par ailleurs, le modèle de 46 pouces signé CMO a ceci de remarquable que son système de rétroéclairage à DEL indirect fonctionne en mode local dimming*, un procédé jusqu’ici réservé au rétroéclairage à DEL direct, qui permet d’ajuster localement et en temps réel la luminance des DEL en fonction du contenu des images à afficher. Résultat : en plus de son extrême finesse, cet afficheur présente, selon le fabricant, un contraste dynamique très élevé (même si sa valeur n’a pas été précisée) et une consommation pouvant être réduite de 75 %, au maximum, par rapport à un modèle du commerce de taille identique. Qui plus est, cet écran présente un poids plume de 6,6 kg ! Mais le lancement commercial du premier LCD-TFT équipé d’un système de rétroéclairage à DEL indirect fonctionnant en mode local dimming reviendra vraisemblablement à AUO avec un modèle de 42 pouces de diagonale (32 zones de local dimming) et de 10 mm d’épaisseur dont l’échantillonnage est prévu au dernier trimestre 2009 et la production de volume au premier trimestre 2010. A noter que l’écran de 65 pouces d’AUO mentionné plus haut fonctionne également en local dimming avec 256 zones indépendantes dans la surface d’affichage, portant ainsi son contraste dynamique à 2 000 000:1, alors que sa consommation électrique est réduite de moitié par rapport à un modèle classique. Les fabricants n’en oublient pas pour autant le contraste statique (ou intrinsèque) des LCD. Pour preuve, les dernières évolutions des écrans LCD-TFT d’AUO et CMO exploitant une variante de la technologie MVA (Multidomain Vertical Alignment), évolutions qui présentent des contrastes statiques respectifs de 16 000:1 et 15 000:1 ! Du côté des LCD en relief, de nombreux modèles ont été présentés, la gamme la plus étoffée étant sans nul doute celle d’AUO. Cette gamme couvre une plage de diagonales allant de 8 à 65 pouces et utilise différentes technologies (lentilles réticulaires, barrières de parallaxe) pour réaliser l’effet relief sans que l’observateur ait besoin de lunettes spéciales. On retiendra également un modèle 3D de 47 pouces – toujours visionnable sans lunette – à barrière de parallaxe signé LGD et capable de commuter de la 3D à la 2D par le simple actionnement d’un bouton. Quant à CMO, il a décidé de combiner dans un même afficheur Full HD (1 920 x 1 080 pixels) de 27 pouces cadencé à 120 Hz les fonctionnalités 3D et multitouch, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles possibilités dans le domaine du jeu. Petit bémol, cet écran ne restitue la 3D qu’avec le port de lunettes spéciales. Signalons pour conclure trois LCD que l’on pourrait qualifier d’inclassables. Il s’agit tout d’abord d’un modèle 58 pouces d’AUO tout particulièrement dédié au home-cinéma compte tenu de son format “ extra-large ” de 2,35:1 permettant d’afficher entièrement les images de films tournés en CinémaScope (pas de bandes noires ni d’images coupées ou déformées), ce que le traditionnel format TV 16/9 ne peut réaliser. Cet afficheur cadencé à 120 Hz dispose d’une définition de 2 560 x 1 080 pixels. Les deux autres modèles, signés CMO, sont destinés aux applications médicales et se distinguent par un rétroéclairage hybride, mi-lampes CCFL (Cold cathod Fluorescent Lamp), mi-DEL. Les premières assurent une luminance élevée (1 500 cd/m2), alors que les secondes assurent une bonne reproductibilité des couleurs, deux critères capitaux dans le domaine de l’imagerie médicale. Ces deux afficheurs présentent des diagonales de 20,8 et 21,3 pouces pour des définitions respectives de 3 et 5 millions de pixels. * cf lexique page 42 Ce LCD-TFT 40 pouces de Samsung, épais de seulement 3,9 mm dans sa partie la plus fine, démontre que les écrans Oled à matrice active n’ont plus le monopole de la finesse.

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