Couverture ElectroniqueS n°127

Alors que les LCD semblent tout balayer sur leur passage, les afficheurs plasma entendent bien leur résister sur le créneau des formats de 42 pouces et plus grâce à des innovations en tout genre. Alors que les écrans plasma semblaient marquer le pas face à la marche conquérante des LCD-TFT vers les diagonales de 40 pouces et plus, voilà désormais que certains analystes leur prédisent une forte croissance pour 2008 (en volume). La baisse continue des prix, l'arrivée sur le marché de modèles capables d'afficher des images full TVHD (1 920 x 1 080 pixels couleur) et une pénurie sur certains LCD-TFT très grands formats sont à l'origine de ce regain d'intérêt. Rien de mieux pour motiver les quelques acteurs de cette industrie, notamment les Japonais, qui, depuis quelques mois, rivalisent d'innovation afin d'amplifier cette dynamique. Les innovations, Pioneer et Matsushita n'en ont en effet pas été avares ces derniers temps, avec en point d'orgue le Consumer Electronic Show (CES) qui s'est déroulé début janvier à Las Vegas. Face à l'amélioration des performances des LCD, les deux Japonais ont mis un point d'honneur à ce que leur technologie conserve une longueur d'avance, notamment en matière de qualité d'image. Pioneer a ainsi développé un écran plasma de 50 pouces dont le contraste est « si élevé que sa valeur n'est pas mesurable compte tenu des possibilités actuelles des instruments de mesure », s'enorgueillit le Japonais. Ce contraste « sans égal » découle de l'obtention d'un « noir absolu » réalisé en supprimant purement et simplement la phase de prédécharge, pourtant considérée comme indispensable pour l'établissement de la décharge principale et donc pour un fonctionnement correct des écrans plasma. Mais la prédécharge est source de lumière résiduelle parasite lorsque les pixels sont censés être éteints, ce qui limite le contraste. Durée de vie : 100 000 heuresQui plus est, l'écran de Pioneer permet la réalisation de moniteurs épais de seulement 9 mm dans la partie la plus fine et 24 mm dans la partie la plus large. Le Japonais entend ainsi répondre aux LCD grands formats, qui cèdent depuis peu à la mode de la minceur, afin de répondre, eux-mêmes, aux écrans Oled (voir EI n° 657). Matsushita n'est pas en reste. Ainsi le Japonais a-t-il annoncé le développement d'un modèle full TVHD de 42 pouces dont le contraste en salle noire atteint 30 000 :1 et le rendement lumineux 5 l m / W, soit le double du rendement des écrans plasma conventionnels. Ce dernier point est particulièrement important quant à son impact sur la consommation, bien sûr, mais également sur le coût de production de ces afficheurs. L'amélioration du rendement permet en effet de simplifier l'électronique de commande et d'utiliser une tension de pilotage moindre (180 V à 200 V pour les modèles usuels), donc des composants moins onéreux (voir EI n° 656). Matsushita a indiqué avoir joué sur la nature des luminophores, sur la composition du mélange gazeux remplissant les cellules, ainsi que sur la structure de ces dernières pour obtenir ce résultat, qui n'est qu'une « étape dans l'amélioration des performances » de ses écrans. Matsushita a par ailleurs impressionné le public du CES en dévoilant le plus grand écran plasma du monde, doté d'une diagonale de 150 pouces (381 cm). Pour le Japonais, il s'agit surtout d'indiquer aux ténors des LCD-TFT que la supériorité technologique reste du côté des écrans plasma, mais également que sa future usine, dont la construction vient de débuter à Amagasaki, n'aura rien à envier aux futures usines de LCD en termes de gigantisme, de technicité et de rendement. Le masto-donte de Matsushita, dont la définition atteint 3 840 x 2 160 pixels couleur (4K2K), dispose en effet d'une surface d'affichage (1,8 x 3,3 m) équivalente à celle des dalles qui seront utilisées dans cette future usine d'écrans plasma qui devrait être opérationnelle en mai 2009. Signalons enfin que Matsushita cède lui aussi au culte de la minceur avec un module à écran plasma de 50 pouces dont l'épaisseur a été ramenée à 24,7 mm (quatre fois moindre que celle des modèles classiques) et le poids réduit de moitié. Matsushita se donne un à deux ans pour faire de ces prototypes des réalités commerciales. A noter pour conclure que la durée de vie des écrans plasma du Japonais est désormais donnéepour 100 000 heures, soit pratiquement le double de celle des écrans plasma conventionnels et des LCD-TFT !

Les écrans plasma n’ont pas encore dit leur dernier mot

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