Couverture ElectroniqueS n°127

Après les flash, certains semiconducteurs discrets de puissance et les LCD grands formats, les délais de livraison s'allongent pour les microcontrôleurs. Les semaines se suivent et se ressemblent. Nous sommes en effet désormais entrés dans une période où les difficultés d'approvisionnement vont aller croissant. Avant de mettre en place, ce que nous ferons en début d'année prochaine, un indicateur vous permettant de vous faire une idée aussi précise que possible de l'évolution de l'état de l'offre et de la demande en composants électroniques, nous allons nous attacher, dans ces deux numéros de clôture de l'année 2003, à vous donner les dernières nouvelles concernant les disponibilités des composants.Pénurie de flash NAND pendant un an ?Alors que les ventes mondiales de semiconducteurs ont poursuivi leur envolée en octobre la progression est de 6,8 % sur un mois (voir schéma) , ce qui ne leur était jamais arrivé, même dans les périodes fastes de fin 1999 et fin 2000, il semble que les difficultés d'approvisionnement commencent à s'étendre à d'autres types de circuits que ceux que nous avions cités la semaine dernière (voir notre numéro du 27 novembre). C'est notamment le cas des microcontrôleurs, si l'on en croit le message du président et CEO de Microchip à ses clients. Dans ce message, mis en ligne sur le site de la société américaine le 13 novembre dernier, Steve Sanghi met en garde ses clients et ses distributeurs sur un risque d'allongement des délais (ces derniers seraient désormais en moyenne de 3 semaines alors qu'il y a encore peu de temps les circuits étaient disponibles sur étagères) et leur suggère de programmer leurs commandes sur un minimum de 8 semaines ; 12 semaines seraient l'idéal pour la société américaine. Côté mémoires flash, les nouvelles se font de plus en plus alarmantes, notamment pour les modèles NAND. Ces dernières, qui devraient représenter 40 % des ventes de mémoires flash cette année (10 % en 2001)(1), pourraient être difficiles à trouver sur le marché pendant encore au moins douze mois, les fabricants ne pouvant actuellement satisfaire que les deux tiers de la demande. Et cela malgré les augmentations de capacités programmées tant par Samsung que Toshiba(2), qui ont, selon iSuppli, supplanté Intel au rang de premiers fournisseurs mondiaux de flash au troisième trimestre (voir encadré). Concernant les flash NOR, sans être aussi catastrophique, la situation commence elle aussi à se tendre en raison d'un accroissement de la demande tant sur le marché des radiotéléphones que sur celui de l'électronique grand public.Pour l'ensemble de l'année 2003, le WSTS parie désormais sur une croissance des ventes mondiales de semiconducteurs de 16,4 % tandis que Future Horizons table sur une progression de 18 %. Selon l'édition de novembre de la lettre de conjoncture mensuelle de la société d'études britannique, au mois de septembre 2003, les livraisons mondiales de semiconducteurs ont progressé, en volume, de 0,5 % par rapport au mois d'août, les prix de vente moyens (ASP) augmentant de 1,4 % dans la même période (respectivement +11,8 % et +8,4 % par rapport à septembre 2002). Concernant les seuls circuits intégrés, les livraisons ont diminué séquentiellement de 3,7 % en septembre, les ASP progressant de 6,4 % dans la même période. Mais ces livraisons correspondaient à des commandes passées en amont.(1) Selon la société d'études iSuppli, les ventes mondiales de mémoires flash devraient augmenter de 44 % cette année, à 11 milliards de dollars. (2) Toshiba vient de décider d'investir 12 milliards de yens de plus avant fin mars 2004 pour augmenter ses capacités de production en mémoires, notamment flash.Intel perd du terrain en flashAu troisième trimestre 2003, Intel aurait pour la première fois cédé sa place de premier fournisseur mondial de mémoires flash. Pire, selon la société d'études iSuppli, il n'aurait même occupé que la quatrième place, devancé par Samsung, Toshiba et FASL Spansion (société commune AMD-Fujitsu). La raison de cette contre-performance serait à trouver, d'une part, du côté d'une forte demande du marché pour des mémoires flash NAND qu'Intel ne produit pas, et, d'autre part, dans la décision d'Intel d'augmenter le prix de ses flash NOR au premier trimestre alors que rien ne justifiait une telle augmentation. Selon Semico Research, Intel resterait toutefois le premier fournisseur mondial de mémoires flash NOR, celles utilisées en priorité dans les radiotéléphones.

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