Elément essentiel d'une chaîne de transmission à forte densité de signaux à plusieurs gigabits par seconde, l'interconnexion en fond de panier dicte de plus en plus d'impératifs de conception. Heureusement, les fabricants rivalisent d'ingéniosité pour repousser les limites du cuivre, et contenir les coûts.
Les architectures fonds de panier qui relient plusieurs cartes-filles enfichées à angle droit transportent, on s'en doute, des signaux de plus en plus rapides. Les capacités de traitement demandées par l'Ethernet à 10 Gbits/s (Xaui) et le nombre d'usagers potentiels à desservir impliquent des densités de signaux logiques rapides très importantes. Pour de tels débits, l'information est transportée sous forme de signaux différentiels, par exemple sur quatre paires de cuivre à 3,125 Gbits/s pour un lien Xaui. A cette vitesse, le signal dans son expression analogique obéit davantage à la théorie des lignes de transmission qu'à la loi d'Ohm (qui est une approximation aux basses fréquences). Cela signifie que chaque élément présent entre les terminaisons des transceivers haut débit sera examiné avec attention ; le connecteur, qui introduit une discontinuité et supporte en outre les contraintes mécaniques lors de la vie d'un équipement, est donc une pièce critique du système.
L'intégrité du signal est l'aspect auquel nous nous sommes intéressés en priorité, en nous focalisant exclusivement sur les fonds de panier pour des débits d'au moins 1 Gbit/s. Les différents fabricants déclinent ensuite leur technologie, afin de proposer des solutions complètes (connecteurs pour fonds de panier, mezzanine, câble et châssis…),ajoutant parfois à la fourniture du matériel un service d'analyse d'intégrité du signal. En effet, qui mieux que le fabricant de connecteurs est à même de posséder l'expertise et le matériel d'analyse d'un lien haut débit ? C'est le cas de FCI et Samtec par exemple. Bien que ce dernier ne soit pas impliqué sur la connectique fond de panier proprement dite, les performances en haute densité et haut débit de ses solutions sont reconnues. D'autres fabricants fournissent naturellement un support, en fonction de l'importance du marché.
En attendant que le connecteur « bête de course » à 10 Gbits/s soit plébiscité par des commandes en volume, les fabricants proposent des versions « allégées » destinées à faire évoluer les architectures existantes, en offrant par exemple une compatibilité entre familles. Cela permet alors d'accéder au gigabit à moindre coût pour les signaux qui le demandent vraiment. Teradyne annonce ainsi sa série VHDM-L qui constitue une solution flexible pouvant cohabiter avec ses séries VHDM et VHDM-HSD. De même, Honda Connectors propose un module signal s'accommodant du Hard-Metric CompactPCI classique, ce qui permet d'évoluer en douceur vers un bus 6,4 Gbits/s : les paires différentielles ne sont pas blindées mais présentent une construction et une disposition étudiées pour minimiser la diaphonie et le déséquilibre différentiel. La construction simple de ce connecteur aux paires moulées procurerait une certaine rigidité aux broches, sans faire exploser le prix pour un débit confortable.
