Le condensateur est un composant a priori banal. Mais les applications de conversion d'énergie en exigent des caractéristiques particulières, sans sacrifier les critères de coût et d'encombrement. Aussi chaque domaine de la conversion d'énergie requiert-il une analyse fine des performances des modèles choisis.
Tel Monsieur Jourdain distillant sa prose, tout un chacun a fait de la conversion d'énergie dès qu'il s'est agi de concevoir un circuit d'alimentation électronique. Il s'agit d'un domaine très vaste, recouvrant des gammes de puissances extrêmes, depuis les quelques watts d'un système alimenté par pile jusqu'aux mégawatts des commandes de moteurs de traction ou de fours industriels, avec des réalités aussi diverses que l'alimentation d'un appareil domestique ou les terribles contraintes des applications automobiles, ferroviaires et spatiales.
Au bout du compte, il apparaît que le compromis n'est pas simple à établir. La donnée essentielle demeure souvent la contrainte économique, que nous n'avons pas prévue de prendre en compte dans le cadre de ce « Dossier ». La valeur exacte de la capacité n'est pas, loin s'en faut, le paramètre qui compte le plus. Outre les autres aptitudes du composant à remplir la fonction demandée dans le circuit, il faut également vérifier qu'il est capable de s'insérer dans le process de fabrication. C'est particulièrement important pour les condensateurs en boîtier CMS. Avec les plus petits d'entre eux, c'est l'ensemble du composant qui monte en température dans les fours de refusion. Un raccourcissement de la durée de vie peut en résulter. Ces considérations imposent le choix de structures dans lesquelles les compromis ne concernent pas que les organes actifs de commutation.
A priori, tout condensateur est susceptible d'entrer dans une application de conversion d'énergie. Aussi nous a-t-il fallu faire des choix pour éviter l'indigestion. Nous avons clairement séparé les électrolytiques des autres technologies. Nous avons limité notre sélection aux condensateurs qui sortent de l'ordinaire par la faible valeur de leurs éléments parasites, leur tenue en tension et/ou en courant (crête ou efficace), leurs caractéristiques thermiques et, finalement, leur capacité à absorber ou restituer de l'énergie efficacement. Enfin, nous avons laissé la place aux nouvelles technologies (notamment les électrolytiques qui font appel à des nouveaux matériaux) et aux boîtiers particuliers (plusieurs sorties, électrochimiques à bas profil, CMS…).