Couverture ElectroniqueS n°127

Représentant la majeure partie du marché des composants passifs en valeur, les condensateurs se déclinent également en une très grande gamme de technologies. Cette diversité entraîne une compétition technologique plus forte que pour les autres secteurs des passifs, afin de résoudre des problèmes aux limites de plus en plus larges. Les composants passifs n'ont jamais vraiment eu la cote auprès des utilisateurs, car à la différence des semiconducteurs qu'ils accompagnent, ils ne procurent pas d'améliorations de performances ou de fonctionnalités spectaculaires en dehors de quelques exceptions comme les supercondensateurs. Dans le domaine des passifs, en effet, pas de loi de Moore prédisant une réduction drastique de l'encombrement tous les 18 mois. Ces composants sont en prise directe avec la physique des matériaux qui en limitent les performances, ainsi qu'avec des processus de production dont la complexité n'a parfois plus rien à envier à celle de certaines usines de semiconducteurs. Toutefois il serait dommage d'ignorer les progressions à petits pas des passifs, car ces composants discrets conditionnent les paramètres de bien des applications, qu'il s'agisse de puissance, de radiofréquence ou tout simplement de composants de polarisation et configuration des circuits intégrés. Mieux, c'est souvent leur amélioration, parfois incrémentielle, qui rend véritablement possibles les améliorations spectaculaires des semiconducteurs. Des valeurs de résistance série qui approchent le mO Dans le domaine du tantale, les améliorations viennent en grande partie d'un travail sur la granulométrie des poudres et la structure des particules dont la finesse et le dessin (étoile, flocons…) permettent d'augmenter la surface équivalente volumique des électrodes. Au détriment éventuel de la tenue en tension, ce qui nécessite de la part des fabricants des procédés de production perfectionnés. Mais la majeure partie des progrès pour ce type de condensateur réside dans l'amélioration de la résistance série, qui tend à s'approcher de celle des condensateurs céramiques grâce à l'utilisation de polymère conducteur et/ou de structure permettant de mettre plusieurs condensateurs élémentaires en parallèle. Dans ce domaine, AVX et Kemet ont annoncé différents modèles avec des valeurs de résistance série qui approchent le mO. L'américain AVX a ainsi développé une structure dite miroir associant deux éléments en parallèle. Cette structure déclinée dans sa gamme de condensateurs TPM lui permet de réaliser des composants d'une valeur de capacité comprise entre 10 µF et 1 000 µF avec des tenues en tension de 2,5 V à 50 V et une résistance série entre 25 m et 140 m. Pour cette structure, la société annonce une inductance parasite de seulement 1 nH dans le cas d'un condensateur 330 µF en boîtier B similaire à un pavé 1 210 de condensateur céramique. Enfin, l'une des dernières avancées notables dans le domaine des condensateurs montables en surface réside dans le remplacement du tantale, dans certains condensateurs, par un matériau qui offre des performances un peu supérieures en terme de capacité, pour un coût moindre, le niobium. Ce dernier était, il y a quelques années encore, handicapé par une mauvaise tenue en température avec des courants de fuite élevés. Mais AVX propose maintenant, par exemple, dans sa gamme NOJ, des modèles à oxyde de niobium supportant une plage de température étendue jusqu'à 105 °C. Ces condensateurs tout en étant disponibles dans des boîtiers miniatures, avec une empreinte sur le circuit imprimé de 7,3 x 4,3 mm en version 6,3 V et 6 x 3,2 mm en version 4 V et une épaisseur de moins de 2 mm, offrent une capacité de 100 µF en version 4 V et 150 µF en version 6,3 V. Leur MTBF est annoncé à 200 000 h. Une conférence dédiée aux composants passifs aux États-Unis, en Europe et en Asie Le symposium CARTS, organisé par l'ECA (Electronic Components Association), est le lieu de rassemblement des fabricants de composants passifs et des utilisateurs qui veulent se tenir au courant des dernières évolutions techniques et marchés dans ce domaine. L'édition américaine s'est tenue au mois de mars 2008 et a rassemblé plusieurs centaines de personnes. Denis Zogbi, président du cabinet d'analyse de marché Paumanok Publications, spécialiste des composants passifs, y a dévoilé son estimation de croissance pour l'année 2008. Il table sur une progression de près de 6 %. Un optimisme conforté par les conclusions d'Éric Pratt, directeur senior chez iSuppli dont l'analyse des produits par démontage montre une augmentation du nombre de composants passifs dans les applications électroniques les plus populaires. Même Bob Willis, président de l'ECA, est relativement optimiste, notant que si le premier trimestre a été relativement étale dans les chiffres de son organisation, la suite de l'année pourrait renouer avec la croissance de 5 % de l'an dernier. Amy Wang, vice-présidente de China Outlook Consulting pronostique, elle, un ralentissement de la croissance en Chine avec une progression de « seulement » 20 % dans cette région. La partie technologie de la conférence a comme d'habitude été très dense, faisant la part belle aux développements industriels comme aux recherches à long terme, ainsi qu'aux analyses de la fiabilité des composants existants ou des besoins futurs liés à l'évolution des semiconducteurs. L'édition européenne se tiendra du 20 au 23 octobre prochains à Helsinki en Finlande, juste après la version asiatique qui se déroulera du 8 au 10 octobre 2008 à Taipei (Taïwan). Renseignements : http://www.ecaus.org/CARTSEurope/2008/

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