Plus que l'ESC, la manifestation fut la vitrine d'une offre en cartes CPU diversifiée, faisant une large part à l'architecture PC pour l'industrie. Mais elle est aussi le rendez-vous des grands systèmes de traitement du signal et du temps réel traditionnel.
Deux semaines après l'ESC de San Francisco, théâtre des grandes annonces des fournisseurs américains d'outils et de semiconducteurs pour l'embarqué (voir Electronique n° 124, p. 10), RTS a confirmé sa vocation de principal rendez-vous du temps réel et des automatismes dans l'Hexagone. Les cartes industrielles y étaient davantage présentes qu'à l'ESC, avec une forte proportion de fabricants allemands. RTS est en même temps le salon de la conception système et de la simulation : en témoignaient des sociétés françaises comme TNI-Valiosys avec Sildex, outil de conception système pour l'aérospatial, l'automobile et les télécoms, Esterel avec son environnement de développement d'applications critiques Scade, ou Polyspace avec ses outils de test automatique du logiciel enfoui.
Le traitement du signal était également présent avec Eonic, qui a annoncé le portage du noyau d'Ose Systems sur le sous-système Atlas3 de format CompactPCI (cPCI), conçu à partir de cartes PowerPC7400 G4 Altivec. Dans le domaine de la simulation, dSpace a lancé l'outil de visualisation temps réel MotionDesk pour interprétation de résultats de simulation appliqués à la robotique ou au freinage automobile.
Le concept de modules CPU à connectique simplifiée progresse petit à petit. Lancé par Jumptec et Ampro (Electronique n° 119, p. 14), il est désormais suivi par Advantech qui a lancé son module SOM (System On Module). Ces CPU, à implanter sur des cartes-mères propriétaires, constituent le cœur de l'application et sont destinés à de forts volumes.
Sur le stand Jumptec, Vitec Multimedia a fait fonctionner le module PC/104 d'encodage Mpeg sur la carte PC « 786 Multimédia » de Jumptec. Spécialisée dans l'encodage Mpeg grand public, la société démontre ainsi son évolution vers l'industriel. Notons par ailleurs que, suite à la fusion avec Kontron ( Electronique n° 122, p. 30), les bureaux français de Jumptec ont rejoint de nouveaux locaux à L'Etang-la-Ville, auprès de Kontron, mais sous forme d'une entité séparée.
Dans ce domaine des cartes industrielles, plusieurs sociétés étaient présentes au salon pour la première fois. Ce fut le cas d'Inova Computers, société allemande créée en 1998 sur le créneau du PC de format cPCI 3 U, donc à vocation industrielle ; Inova, qui a ouvert un bureau en France, sera par ailleurs distribuée par Antycip. La société a profité de RTS pour présenter une solution maison de commande d'écrans à distance à partir d'un serveur cPCI central. Destinée aux applications de transmission audio et vidéo dans les équipements industriels, le train ou le bus, cette solution économise le nombre de PC utilisés qui est normalement d'une carte PC par écran.
A partir du serveur, les données audio et vidéo sont envoyées en temps réel d'un écran à l'autre sur câble standard par des répéteurs équipés de l'Asic GigaStar de la société.
Egalement présent pour la première fois à RTS, le suisse Digital Logic a annoncé son « Micro Space PC », un boîtier PC multimédia qui se caractérise par un refroidissement passif. La société a ouvert un bureau en France sous la direction de Christian Marez (ex-ZF Linux dont le bureau en revanche a fermé). L'américain SBS, qui avait un stand important, a présenté des produits pour réseaux et télécoms tels que la carte VoABlade pour le transport de la voix sur ATM, au format cPCI 6 U, la carte CT8 qui est un CPU Pentium III cPCI à deux canaux Gigabit Ethernet, ou la carte CP3-Quad 100TX à quatre ports Ethernet. Pour l'industrie, la société a étoffé sa gamme de « PCcompact » à monter sur rail Din avec un modèle Pentium. SBS est distribuée par Ecrin et Insyst.
De son côté, Kontron a montré un système d'acquisition et de pilotage temps réel de Sm2i, implanté sur ses PC industriels, ainsi que des systèmes cPCI équipés du logiciel de haute disponibilité Availix, orienté vers les serveurs pour services Internet. L'architecture x86 a donc occupé une large part de l'offre en cartes industrielles. On a pu voir cependant des unités centrales Ultra-Sparc/CompactPCI chez Themis, destinées aux systèmes télécoms à commutation IP du type PICMG 2.16, ainsi que des systèmes PowerPC pour applications militaires chez Thales Computers. Notons enfin que l'allemand Men Mikro Elektronik a profité de l'exposition pour introduire son premier châssis d'instrumentation PXI au format 6 U.