Couverture ElectroniqueS n°127

L'investissement global de ce MIT à la française devrait être de 2,5 à 3 milliards d'euros. A terme, les promoteurs du projet estiment qu'il pourrait regrouper près de 20 % des effectifs de recherche en France. Le projet de création de pôle d'excellence de Paris-Saclay, qui entend figurer parmi les dix premiers hauts lieux d'enseignement et de recherche dans le monde, entre dans une nouvelle phase. Christian Blanc, secrétaire d'Etat chargé du développement de la région capitale, vient en effet de compléter son équipe en vue de la création d'un établissement public d'innovation et de développement économique sur le plateau de Saclay (voir notre rubrique « Décideurs » page 16). Par ailleurs, pas moins de dix équipes d'architectes ont rendu, en février, leurs propositions sur la future carte de transports et la création de pôles économiques dont celle du pôle d'innovation de Saclay. L'investissement global de ce MIT à la française – dont il est question depuis 2006 et qui devrait commencer à voir le jour d'ici à la fin 2009 – devrait être de 2,5 à 3 milliards d'euros, dont 2 milliards d'euros pour les bâtiments d'enseignement, de recherche et une partie des fonctions propres au campus (installations sportives, restauration, etc.). A l'horizon 2015, Saclay devrait réunir plus de 34 000 étudiants dont 7 000 doctorants, 12 000 chercheurs et enseignants-chercheurs publics et délivrer jusqu'à 2 100 doctorats par an. A terme, les promoteurs du projet estiment que ce pôle d'excellence pourrait regrouper près de 20 % des effectifs de recherche en France (contre 10 % actuellement). En novembre dernier, Christian Blanc avait présenté un projet d'aménagement en plusieurs zones. La première, au sud du plateau de Saclay, devrait permettre d'implanter l'université Paris XI (aujourd'hui située à Orsay). De prestigieuses écoles d'ingénieurs (Centrale, Mines…), mais aussi l'Ecole Normale Supérieure de Cachan, sont également pressenties pour rejoindre ce site. Avec les organismes déjà présents (CEA, CNRS, SupElec, Polytechnique…), « l'ensemble pourrait atteindre la taille critique indispensable, afin d'être crédible à l'échelle internationale », espère le secrétaire d'Etat. Au milieu de cette première zone, un « centre de vie », comprenant notamment 25 000 logements neufs destinés aux chercheurs et étudiants et un centre de congrès, devraient par ailleurs être édifiés. Vingt-trois signataires, douze disciplinesUne seconde zone, autour de Satory, et qui reste encore à confirmer, serait spécialisée sur le véhicule du futur (batteries, piles, électronique de puissance, combustion…) en profitant de la proximité des centres de recherche de Renault, Peugeot ou encore Thales. Mais, avant de s'engager dans cette voie, les pouvoirs publics souhaitent d'abord s'assurer que la France est vraiment en mesure de jouer une carte dans ce domaine. L'ensemble du projet devrait bénéficier de nouvelles infrastructures de transport dans cette région au potentiel économique et scientifique important, mais qui jusqu'à présent n'a été que très peu favorisée par les transports en commun. Christian Blanc souhaite, de longue date, relier le plateau de Saclay d'est en ouest par un métro automatique rapide, comparable à l'Orlyval et partiellement souterrain. Mais cette solution ne semble pas recueillir la faveur des élus de la région Ile-de-France qui se plaignent de ne pas avoir été consultés sur ce projet. Un maillage de lignes de bus devrait compléter l'ensemble. Christian Blanc envisage, par ailleurs, d'élargir la vocation de l'aérodrome de Toussus-le-Noble au tourisme d'affaires, à l'image de l'aéroport du Bourget. Vingt-trois acteurs, dont le CEA, l'INRIA, Supélec, le CNRS, l'Ecole Polytechnique, les pôles de compétitivité Systematic et Digiteo, et l'Institut Télécom, se sont engagés à se regrouper et à unir leurs forces dans le cadre du plan Campus du plateau de Saclay. Douze disciplines seront représentées dont les technologies de l'information, les nanotechnologies, le véhicule du futur, l'optique et les technologies pour l'aéronautique. Alors que des projets concurrents semblent un peu plus avancés – le projet Giant (Grenoble Isère Alpes nanotechnologies ; voir EI n° 662), qui mobilisera un investissement global de 1,5 milliard d'euros, vient de former son comité de pilotage – celui de Saclay a pour lui d'être soutenu par l'Elysée et d'être nettement supérieur en taille. Pour piloter la partie campus, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a choisi Jacques Glowinski, professeur honoraire au collège de France. Il sera chargé de définir les priorités en accord avec les acteurs du projet. Il sera secondé par Vincent Pourquery de Boiserin, directeur régional et départemental de l'équipement. Intel s'associe à la recherche française à Saclay, Grenoble et Sophia-AntipolisLe CEA, le Genci (Grand Equipement National de Calcul Intensif), l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) et Intel se sont associés pour mettre sur pied un laboratoire commun focalisé sur les futures technologies dédiées au calcul à hautes performances (HPC).Baptisé Ex@tec, ce laboratoire, qui marque le début d'une collaboration pluridisciplinaire de cinq ans, aura pour mission d'identifier et de relever les défis logiciels et matériels que pose le développement de machines capables de déployer des puissances de l'ordre de l'exaflops (1 000 petaflops).Le projet Ex@tec vise à élaborer des technologies pour supercalculateurs au-delà du programme Tera du CEA, qui doit aboutir en 2010 à la première machine européenne d'une puissance supérieure à 1 petaflops.Lors d'une rencontre avec le président de la République, le 5 mars dernier, Craig Barrett, le p-dg d'Intel, a également manifesté son intérêt pour d'autres domaines porteurs, dont celui des nanotechnologies, et a annoncé sa volonté de s'intégrer plus fortement sur le pôle de Grenoble.Enfin, Intel a déjà fait savoir en février qu'il hébergerait à Sophia-Antipolis une unité spécialisée dans les solutions sans fil. Rattachée à la division « Ultra Mobility Group », cette nouvelle structure se consacrera plus particulièrement à l'élaboration de composants à faible consommation électrique pour les ultra-portables et les netbooks.

Le projet de pôle d’excellence de Saclay devrait se concrétiser cette année

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure

Le projet de pôle d’excellence de Saclay devrait se concrétiser cette année

Dans la même rubrique

Couverture ElectroniqueS n°127

IBM grave les premières puces en 2 nm en abandonnant les FinFET

Zeta, le protocole LPWAN made in China, arrive en Europe

Harting invente le connecteur électronique sur mesure