Couverture ElectroniqueS n°127

De plus en plus courants dans les automobiles, les récepteurs GPS se répandent également dans les téléphones portables grâce à la multiplication des circuits et modules peu encombrants et à faible consommation. Parmi les applications qui avaient le vent en poupe lors du Mobile World Congress qui s'est tenu mi-février à Barcelone, la géolocalisation GPS était en bonne place. Longtemps annoncée dans les téléphones portables, celle-ci y effectue en effet une réelle percée commerciale. A titre d'exemple, Qualcomm, qui, faute d'offre commerciale attenante, bridait souvent la fonction GPS (pourtant présente dans ses jeux de circuits pour téléphones mobiles), la débride de plus en plus souvent à la demande des fabricants et des opérateurs. « D'ici à 2013, plus de 900 millions d'appareils avec fonction GPS seront mis sur le marché », estime ainsi Dominique Bonte, analyste chez ABI Research. NXP Semiconductors vient pour sa part d'annoncer sa première solution monocircuit A-GPS (Assisted-GPS), qui vise à la fois les radiotéléphones et les appareils de navigation. Fabriqué en technologie Cmos 90 nm, le GNC7560 embarque un frontal radiofréquence et un moteur de corrélation. La gestion d'alimentation intégrée permet de limiter la consommation du circuit à 13 mW pour des mises à jour chaque seconde. Actuellement en cours d'échantillonnage, le GNS7560 est encapsulé dans un boîtier mesurant moins de 9 mm2. Il s'intègre naturellement dans la plate-forme UMTS/Edge Nexperia 7210 du Néerlandais. De son côté, CSR exposait à Barcelone les premiers prototypes de son offre GPS monopuce, laquelle embarque également des radios Bluetooth et FM. « L'objectif final est de pouvoir ajouter la fonctionnalité GPS au sein d'un téléphone portable pour un surcoût inférieur à un dollar », explique Joep van Beurden, CEO de CSR. CSR s'appuie pour cela sur les travaux du forum eGPS récemment formé avec Motorola, travaux qui visent à dépasser les limitations intrinsèques de l'A-GPS, l'idée étant de s'appuyer sur le réseau cellulaire ambiant pour améliorer le délai de positionnement initial (time to first fix) et la précision en environnement difficile. Les logiciels eGPS de CSR étaient d'ailleurs embarqués dans un module présenté au MWC et fabriqué par Samsung autour d'un frontal RF de SiGe Semiconductor. Il était également question de logiciel sur le stand de SiRF Technology, qui présentait à Barcelone son dernier firmware, SiR-FInstantFixII, dont le principal avantage réside également dans la réduction du délai de positionnement initial. Parmi les autres solutions GPS présentes sur le salon MWC, citons le BCM4750 de Broadcom, les composants de STMicroelectronics et de NemeriX, ainsi que ceux acquis par Atheros Communications lors du rachat de u-Nav Microelectronics. Une consommation réduite à 1 mA !Non présente à Barcelone, Air Semiconductor devrait néanmoins faire rapidement parler d'elle. La start-up britannique vient en effet de présenter son premier circuit baptisé Airwave-1 et annoncé comme le circuit de géolocalisation GPS le moins gourmand de l'industrie. Selon la société, sa consommation pourrait être réduite à 1 % de celle habituellement nécessaire à ses concurrents et ne dépasserait pas 1 mA en suivi continu ! Insérable partout sans nuire à l'autonomie de l'appareil, la fonction GPS permettrait par exemple d'intégrer la localisation dans les caractéristiques d'une photo ou encore de faire réagir un téléphone portable en fonction de sa proximité avec une borne commerciale. Comment une aussi faible consommation est-elle possible ? Les deux fondateurs d'Air Semiconductor (David Tester, ex-Conexant, LSI et Dialog, et Stephen Graham, ex-Renesas) et leur équipe ont passé les dix-huit derniers mois à développer une technologie propriétaire utilisant les signaux émis par les satellites GPS d'une manière innovante. On n'en saura pas plus pour l'instant sur cette méthode, si ce n'est qu'elle autorise une localisation en continu. Le circuit Air wave-1 embarque à la fois l'étage de réception radiofréquence, le traitement analogique et numérique du signal, ainsi que le logiciel ad hoc. Il devrait être échantillonné durant l'été 2008. Air Semiconductor serait déjà en discussion avec plusieurs fabricants d'appareils photos numériques. A suivre…

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