Couverture ElectroniqueS n°127

Dans l'Hexagone, l'augmentation de la fabrication de petits volumes à forte valeur ajoutée favorise les activités de réparation. Les sous-traitants français s'y sont préparés ou sont en train de le faire. En Europe, la délocalisation de production des grandes séries de matériels vers les pays à faible coût de main-d'&oelig;uvre a orienté la fabrication restante vers les petites séries à forte valeur ajoutée notamment dans les domaines de l'aéronautique, du militaire, de la recherche pétrolière, du médical, de la radio professionnelle, des transports (maritimes, ferroviaires, routiers…) et de l'industriel. Or, les cartes, équipements et sous-ensembles de ces secteurs sont souvent onéreux et de ce fait leur réparation se justifie. Les sous-traitants de l'Hexagone l'ont bien compris qui proposent de plus en plus ce service, en plus du maintien en conditions opérationnelles (MCO). Distinguons avant tout ces deux termes : la réparation consiste à remettre un équipement, un sous-ensemble ou une carte en fonctionnement à l'identique, c'est-à-dire avec les mêmes composants que lors de sa mise en service initiale, alors que le maintien en conditions opérationnelles conserve à un équipement ou à un sous-ensemble, son fonctionnement avec ou sans les mêmes composants. Pour cette raison, le MCO accompagne souvent la gestion de l'obsolescence : il inclut la refabrication des produits ou des sous-ensembles lorsque les composants ou leurs équivalents sont obsolètes. La réparation sert, quant à elle, directement la production : « Les retours d'analyses de pannes permettent d'améliorer le produit en fabrication », pointe Marc Pasquier, directeur général d'Eolane, un sous-traitant qui s'appuie sur une équipe conséquente pour le SAV et la réparation des matériels qu'il fabrique, et qui assure également le maintien en conditions opérationnelles. Quant aux équipements utilisés en réparation, ce sont les mêmes matériels que ceux destinés aux actions correctives en production (soudage-dessoudage de BGA, par exemple). Retrouver les gestes d'antanA mi-chemin entre la réparation et le maintien en conditions opérationnelles, se trouvent des réparations « exotiques » pour lesquelles « il faut parfois retrouver des gestes d'autrefois », indique M. Benoît. Exemple : la réinsertion de fibres optiques dans un connecteur, une opération qui oblige à couper la fibre optique et à la polir avant de remettre le connecteur en place. « Heureusement, certains de nos techniciens ont été des experts dans ces techniques datant d'il y a quinze ans », se réjouit le responsable. Nouveau venu dans le paysage français de la sous-traitance, Sagem Industries (voir EI n° 676) prévoit une renaissance de son service de réparation au fur et à mesure de la progression de la demande. « Nous avons les techniciens, les équipements et le savoir-faire », indique Marc Wippler, directeur commercial de Sagem Industries. Son concurrent direct, Lagassé Communications & Industries, a, lui, de grandes ambitions en réparation : Laurent Deschamps, ex-responsable chez A Novo, aujourd'hui directeur commercial pour l'activité services de Lagassé, travaille avec une équipe d'une demi-douzaine de personnes à la mise en place d'une activité de réparation à plein-temps. Cette activité intéresse notamment la grande distribution (voir notre encadré). Autre acteur de choix : Cofidur a, en avril dernier, loué 5 000 m2 de locaux dans l'ex-usine Sanmina-SCI de Tourlaville (banlieue de Cherbourg) pour y reconduire une activité de services après-vente et de réparation de matériels Alcatel, pour laquelle quarante personnes ont été prévues. Encouragée par l'externalisation de la production, dopée par la focalisation de la fabrication sur de petits volumes à forte valeur ajoutée, la réparation est donc une activité de plus en plus importante pour le sous-traitant. Elle devrait en prendre encore davantage avec l'accent mis aujourd'hui sur le respect de l'environnement et le développement durable. Bientôt, une réparation de cartes chez LagasséIl y a un an, le sous-traitant Lagassé Communications & Industries (voir p 26 de ce numéro) embauchait Laurent Deschamps, un ex d'A Novo, au poste de directeur commercial pour la partie services, avec pour mission de développer une activité de SAV et « réparation au composant » de cartes électroniques à partir du noyau de réparation de matériels EADS (infrastructures et terminaux) déjà en place. « Pour la réparation au composant , il faut des techniciens », souligne M. Deschamps. Et d'ajouter : « le taux de retour ne doit pas excéder 5 %. » Aujourd'hui en contact avec de grands acteurs français de la distribution intéressés par cette offre de services, M. Deschamps doit toutefois encore « maîtriser la fourniture des composants » destinés à la réparation de cartes électroniques grand public (ajustement des volumes d'achats, sourcing…). Si tout va bien, le site de Douarnenez devrait accueillir une activité de réparation au composant qui pourrait compter plus d'une cinquantaine de personnes.

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