Couverture ElectroniqueS n°127

Après quatre années de lobbying intense, la Filière des industries électroniques et numériques se pose en partenaire incontournable des pouvoirs publics et des grands groupes industriels, et a pour préoccupation majeure de répondre aux besoins sociétaux. Désormais reconnue par les pouvoirs publics comme une force de propositions efficace, tant sur les marchés porteurs de l'électronique que sur les problématiques fiscales et sociales, la Fien (Filière des industries électroniques et numériques) veut poursuivre son rôle de rassembleur au-delà de la filière électronique. Ses dirigeants interviendront régulièrement lors de manifestations touchant la profession telles que Brasage, congrès international consacré aux technologies d'interconnexion de la carte électronique, fin mai, à Brest, le Forum de l'électronique qui aura lieu à Paris du 30 septembre au 2 octobre prochains, et bien sûr, au cours des assises de la Fien, le rendez-vous annuel qui met en perspective les problématiques de la filière et dont la prochaine édition devrait se tenir en février 2009 (voir EI n° 666). Le groupement professionnel prévoit également de prendre part à la réunion nationale des conseillers d'éducation, le 14 mai prochain, pour parler de la problématique de l'emploi qui secoue la filière et d'intervenir à Strasbourg, à compter de juillet prochain, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne. L'objectif de la Fien est ainsi, dans la mesure du possible, de ne plus prendre part, une fois par an, à un seul évènement de l'électronique, comme cela était le cas jusqu'à présent avec les assises, mais en continu, environ toutes les six semaines. Elle veut rassembler des idées et apporter des réponses aux besoins sociétaux de demain.Après trois années d'existence, la Fien, qui regroupe huit organisations professionnelles, tire un bilan positif de son action. « Certaines de nos idées, comme celle de réformer le crédit impôt-recherche ou de modifier les seuils des effectifs salariés, ont été reprises dans le cadre de propositions de lois, un groupe d'observation de notre filière a été créé à l'assemblée nationale, et nos suggestions de grands programmes ont donné lieu à la création de groupes de réflexion, tels que le Forum haut débit, qui réunissent tous les acteurs impliqués dans des domaines technologiques essentiels à notre société », souligne Jean Vaylet, vice-président de la Fien.S'intéresser aux besoins sociétauxTout comme souhaite le faire la Fieec (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication), la Fien va, encore plus que par le passé, mettre ses clients, les consommateurs et toutes les parties intéressées, au c&oelig;ur de sa réflexion. « Nous devons comprendre les besoins des consommateurs et savoir précisément ce qu'ils souhaitent obtenir pour améliorer leur bien-être, explique Jean Vaylet. Quelle est leur priorité, par exemple, face à l'automobile ? La disponibilité ? Le coût ? Est-il véritablement nécessaire d'être propriétaire d'une voiture ou leur suffit-il de pouvoir en disposer quand ils en ont besoin ? ». La compréhension des besoins des clients est également primordiale. Des contacts ont donc aussi été initiés avec l'industrie automobile qui fait figure de marché prioritaire, car toute la supply-chain de ce secteur est présente en France. Dans le cadre des prochaines assises de la Fien, c'est d'ailleurs le thème de la « voiture intelligente » et de la « route intelligente » qui devrait être retenu et approfondi avec tous les acteurs impliqués. Un thème sociétal par excellence, la finalité étant de diminuer le nombre de morts sur les routes et de rendre l'automobile plus sûre, plus confortable et plus conviviale. « Nous pouvons renforcer ensemble la supply-chain, nous intéresser aux besoins sociétaux et aux réponses que nos métiers peuvent y apporter, et créer ainsi des richesses. Nous voulons éviter les confrontations et, au contraire, encourager les complémentarités entre grands groupes et PME et les complémentarités entre services et industrie », explique Bernard Bismuth, président de la Fien.L'une des préoccupations de la Fien est également de contribuer à rendre les métiers de l'électronique plus attractifs. Le groupement professionnel étudie ainsi, avec les organisateurs du prochain Forum de l'électronique, la mise en place d'espaces d'informations et de rencontres avec les jeunes lors de cette manifestation. « Nous avons pris conscience que nous avons et que nous allons avoir des problèmes pour recruter. Nous allons avoir des besoins importants en ressources humaines, car dans de nombreux domaines tels que l'énergie, la sécurité, le médical, le bien-être, l'écologie, nous avons de nombreux donneurs d'ordre de premier plan. Nous avons développé des technologies qui nous permettront d'accéder à des marchés prometteurs et nous aurons donc besoin de personnel pour développer des produits pour ces nouveaux marchés », souligne Bernard Bismuth. Afin de répondre aux problèmes de recrutement le plus en amont possible, des ingénieurs de la filière ont été chargés de visiter les classes des lycées. Cette opération « ingénieurs dans les classes » touche dès à présent onze académies du territoire national et un déploiement plus étendu est prévu pour la prochaine année scolaire 2008-2009(*). Le thème de l'attractivité des métiers de l'électronique devrait être également traité lors des assises de la filière dans le cadre d'une table ronde où il est prévu de faire intervenir des jeunes et des consommateurs.(*) Voir le site Internet : www.cgenial.org

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