Couverture ElectroniqueS n°127

Partenariat entre le Gixel et les pôles de compétitivité, cofinancement d'une étude sur les capteurs avec Optics Valley, rapprochement avec les industriels du secteur de la santé, ouverture de la Fien à d'autres organismes et syndicats en Europe… la filière électronique prend le taureau par les cornes. Deauville. « L'innovation part du croisement des idées et donne naissance à la compétitivité des entreprises », lance Philippe Bregi, membre du bureau d'Optics Valley et p-dg d'Egide en ouverture des dix-septièmes rencontres du Gixel qui ont réuni environ 150 acteurs de la filière électronique à Deauville les 6 et 7 décembre 2007. « C'est l'innovation qui fait le prix des produits », renchérit, de son côté, Jean-Philippe Dauvin, chef économiste émérite de STMicroelectronics en regrettant que depuis plus de cinq ans l'industrie ait perdu le sens de l'innovation en cherchant à faire de l'argent pour l'argent. Produire en France, c'est fondamentalLa santé est l'un de ces secteurs où le Gixel espère bien jouer un rôle de fédérateur entre les différents acteurs en lançant en partenariat avec le Getics (groupement des entreprises des technologies de l'information et de la communication en santé) et la Fieec, et avec l'appui des pôles de compétitivité et des régions, un programme appelé Majestic destiné d'une part à finaliser les développements les plus pertinents, et d'autre part, à déployer de manière homogène et interopérable une télémédecine opérationnelle sur des sites pilotes volontaires. Cette télémédecine s'appuiera sur le concept Téléimplant (Technologies électroniques pour liaison d'examen et d'interrogation médicale des pathologies localisées et affections nécessitant une télésurveillance), un projet né à Deauville lors des rencontres 2006 dont ses promoteurs entendent bien faire un standard européen. Nous devons « prendre exemple sur le succès du GSM pour développer un standard européen en matière de réseau de télémédecine », explique Michel Schaller, président du comité de pilotage des rencontres 2007. « Il faut être présent dans la standardisation, sinon elle se fera contre nous », renchérit Philippe Bregi, p-dg d'Egide. « Produire en France c'est fondamental pour au moins 20 à 30 % », affirme de son côté Pierre Gattaz, président de la Fiecc. Dans la lignée des assises de la Fien à Paris en septembre dernier (voir EI n° 654), M. Gattaz a ainsi annoncé à Deauville que son organisation, qui a des moyens que n'a pas la Fien pour faire passer les idées de cette dernière, avait été missionnée par Mme Lagarde, ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi pour établir un rapport sur la situation de la filière en France et lui faire des propositions « innovantes et intelligentes » avant le 1er juillet 2008, date à partir de laquelle la France présidera le conseil de l'Europe pour six mois. Ce rapport pour l'établissement duquel M. Gattaz a lancé un appel à toutes les bonnes volontés, à Deauville, doit être remis au ministère de l'Economie le 15 juin 2008, un point de situation devant être fait le 2 avril prochain au sein de la Fieec. Les rencontres de Deauville ont également relayé les inquiétudes des grands groupes sur l'évolution des aides financières des pouvoirs publics suite à la fusion Oséo-AII-Anvar. « Y-a-t-il encore de la place pour les grands projets de recherche ? », interroge Jean-Pierre Quémard, président du Gixel. Oui, lui répond en substance Emmanuel Gabla, chef du STSI (Service des technologies de la société de l'information) au ministère de l'Economie, qui explique que cette fusion destinée à donner plus de poids aux projets portés par des entreprises de taille moyenne ne veut pas dire que les grands groupes en seront exclus. « L'objectif est que tout le monde continue à travailler ensemble », conclut M. Gabla. Un marché de 2 milliards d'euros pour les capteurs en FranceSelon les résultats préliminaires de l'étude du cabinet Decision, cofinancée par le Gixel et Optics Valley, les capteurs intelligents, ce sont plus de 250 entreprises en Europe (hors fabricants de semiconducteurs) pour un marché de quelque 15 milliards d'euros dont au moins 2 milliards d'euros pour le seul Hexagone. L'automobile et l'aérospatial représentent à elles deux 40 % des débouchés potentiels des capteurs. De cette étude, qui devrait être publiée en février 2008, il ressort aussi que rares sont les fabricants intégrant l'ensemble des savoir-faire qui font un capteur intelligent, à savoir élément sensible, conditionnement, traitement et interface. En plus de cette étude, le Gixel va lancer une action pour structurer le marché des capteurs et contribuer à une certaine standardisation dans ce domaine pour que « cette dernière ne se fasse pas contre nous ».

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