Couverture ElectroniqueS n°127

Alors que les premiers véhicules « Autosar inside » rouleront cette année, les outils et modules logiciels de base compatibles avec la version 3.0 du standard seront livrables en série à partir de cet été. « Lancée début 2007, la version 2.1 des spécifications Autosar pour l'automobile fut considérée comme la première version suffisamment mature pour être applicable à de vrais déploiements industriels. Nous avons pu présenter dès l'été 2007 des modules logiciels prototypes compatibles et nous avons livré une solution de série complète à un nouvel équipementier automobile français en fin d'année dernière ». C'est en ces termes que Jean-Philippe Dehaene, directeur technique de Vector France, explique concrètement l'implication très volontariste de la société allemande dans la diffusion du standard Autosar. Réduire les coûts de développementUn standard qui, soutenu par d'autres éditeurs comme dSpace, Etas ou Geensys (voir page 39), continue d'évoluer. « La version 3.0 des spécifications, qui marque la première étape de la phase 2 des travaux du consortium Autosar, a été délivrée fin 2007, précise M. Dehaene. Elle a permis de combler certaines lacunes de la publication précédente et de rassembler toutes les spécifications en un ensemble cohérent grâce, notamment, à une synchronisation entre les activités des différents groupes de travail. De gros efforts de maintenance ont également été fournis. Quant à la version 4.0, attendue l'année prochaine, elle devrait couvrir, pour la première fois, les aspects liés à la sûreté de fonctionnement, sachant que les travaux qui se consacraient aux applications d'Autosar dans le domaine de l'interface homme/machine et de la télématique automobile ont été suspendus ». D'ici là, Vector compte livrer, sans doute dans le courant de l'été 2008, des outils et des modules logiciels de base compatibles Autosar 3.0. Les spécifications Autosar, rappelons-le, ont vocation à structurer le logiciel embarqué dans les automobiles sous la forme de modules fonctionnels (SWC pour Software Components) dotés d'une interface standardisée et parfaitement définie. Objectif : simplifier l'intégration de ces modules, leur interchangeabilité, leur réutilisation ainsi que leur remplacement ou mise à jour pendant la durée de vie d'un véhicule. C'est via l'interface Autosar et un environnement d'exécution spécifique (RTE) que les modules, présents sur le même calculateur ou distribués dans le véhicule sur des unités différentes, interagissent et communiquent. Cette structuration vise en fin de compte à améliorer la qualité et la fiabilité du logiciel et à diminuer les coûts de développement et d'intégration, de nouvelles fonctions pouvant être mises au point en réutilisant au maximum des modules existants déjà validés et ayant fait leur preuve. Que ces derniers aient été développés en interne ou qu'ils soient disponibles auprès de sociétés tierces. Vector, par exemple, fournit, outre des outils de développement et de configuration, l'environnement RTE et un ensemble de modules logiciels Autosar de base : exécutif temps réel, modules de communication FlexRay*, LIN* ou CAN*, gestionnaire de mémoire, couche d'abstraction matérielle, etc. « Autosar est particulièrement important pour les sous-systémiers, constate Jean-Philippe Dehaene. Car ce standard leur permet de se focaliser uniquement sur les applications, de créer rapidement de nouvelles fonctions et d'accélérer le temps de mise sur le marché de leurs équipements ». Quoi qu'il en soit, la pénétration concrète des logiciels Autosar dans les automobiles sera progressive, avec des scénarios d'intégration très divers en fonction des constructeurs, modularité du concept oblige. Il est toutefois certain que les premiers modèles de véhicules intégrant du code compatible Autosar seront lancés en 2008, chez BMW notamment. « L'arrivée du concept sur des marchés de volume est attendue entre 2010-2012 », prédit M. Dehaene. * cf lexique page 46Un laboratoire français pour faciliter l'accès à AutosarLe pôle de compétitivité « Automobile haut de gamme » du Grand Ouest va lancer officiellement dans les prochains mois un « Autosar Lab ». Objectif : mettre à disposition des laboratoires de recherches, des PME-PMI et des grands industriels, une plate-forme expérimentale qui puisse faciliter l'accès aux principes de spécification, de modélisation, de conception, de certification et de tests édictés par le standard Autosar.Sponsorisé par PSA et Valeo, l'Autosar Lab, qui sera implanté sur deux sites (l'un à Nantes, l'autre à Rennes), bénéficiera de l'apport technique des sociétés françaises Geensys (outils de modélisation, de configuration et de prototypage rapide) et Kereval (outils de validation et de précertification).Au niveau matériel, diverses plates-formes seront proposées (Freescale, Infineon, Nec, Renesas, Atmel, etc.).

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