IFR Systems repris par Aeroflex

Le 01/05/2002 à 0:00 par Philippe Schwartz

Quatre ans après l'acquisition de Marconi Instruments, IFR jette l'éponge et accepte de se faire racheter par son compatriote Aeroflex.

Début 1998 : l'américain IFR Systems met la main sur Marconi Instruments dont le groupe britannique Gec souhaite se séparer. Montant annoncé de la transaction : 107 M$, une somme voisine du CA annuel de chacune des deux sociétés. Début 2002, IFR Systems, lourdement endetté par son acquisition, renégocie ses prêts auprès des banques, tandis que le cours de son action tombe au plus bas ; son plan de financement supposait en effet une croissance forte du chiffre d'affaires. Voici dressée l'image d'une proie devenue facile. De fait, la nouvelle arrive le mois dernier : Aeroflex annonce un accord de reprise d'IFR pour un montant de 60 M$, paiement qui s'effecturera en cash, dont 48,8 M$ iront aux banques qui acceptent la liquidation d'une dette qui sélevait en réalité à 84 M$ (intérêts compris).

Spécialisé en instrumentation RF, hyper et avionique et en test de cartes, IFR se voit ainsi à nouveau donner les moyens de poursuivre ses activités de développement, notamment pour ne pas manquer l'émergence des radio-téléphones 2,5G et 3G. De plus, bien qu'IFR soit américain, les produits de l'ancienne société Marconi restaient assez mal introduits aux USA. Un état de fait qui devrait changer avec la solide implantation et la notoriété d'Aeroflex outre-Atlantique. D'où la réaction de Dominique Goblet, responsable de l'activité instrumentation d'IFR France, qui pense que « cette acquisition est une bonne nouvelle pour les salariés de l'entreprise ». Un avis partagé par Alain Perreur, responsable commercial de la division ATS (Aeroflex test solutions) hors Etats-Unis, qui ajoute que « l'intégration d'IFR au sein de la division ATS est également une excellente chose pour Aeroflex, qui pourra bénéficier du réseau commercial de qualité que sa future filiale a su tisser en Europe et en Asie ». A noter en outre que le recouvrement entre les gammes de produits des deux sociétés est minimal. Il existe toutefois des offres complémentaires qui profiteront de la mise en commun des savoir-faire.

Aeroflex, qui propose des composants et des outils de test, essentiellement pour le marché des communications large bande, a réalisé un chiffre d'affaires de 232 M$ en 2001 et pèse donc environ deux fois plus qu'IFR, dont le CA pour les neuf derniers mois de la même année s'est élevé à 88 M$. La société a beaucoup grossi par croissance externe : ainsi, la division ATS, a vu arriver Comstron en 1989, Lintek en 1995, le français Europtest en 1998, RDL en 2000…Mais elle pratique en parallèle une politique de croissance interne, nous assuré Alain Perreur, qui est aussi le président actuel du Simtec, le syndicat français de la mesure électronique : Lintek, spécialisé en mesures radar et d'antennes et en test de satellites, a multiplié son CA par 10 depuis son rachat ; celui d'Europtest, qui emploie 35 personnes à Elancourt (Yvelines) et dont l'activité est centrée sur la mesure de bruit de phase, est aujourd'hui de l'ordre de 6 M euros et a plus que triplé.

Copy link
Powered by Social Snap