Couverture ElectroniqueS n°127

En Limousin, le pôle Elopsys se focalise sur les filières micro-ondes, photonique et réseaux sécurisés. Les applications qui y sont développées concernent autant la défense, que le médical ou les transports. La région Limousin abrite l'un des viviers de compétences français parmi les plus pointus en matière de hautes technologies : le pôle de compétitivité Elopsys. Spécialisé dans les domaines des micro-ondes, de la photonique et des réseaux sécurisés, le pôle Elopsys regroupe une cinquantaine d'adhérents : quarante PME et cinq grands groupes (Legrand, A Novo, Photonis, Thales et la DGA). S'y ajoute le XLIM, unité mixte de recherche CNRS / Université autour de laquelle gravitent la faculté des sciences et techniques de Limoges, plusieurs IUT, et une école d'ingénieurs, l'Ensil. L'université de Limoges forme chaque année plus de 2 500 étudiants aux technologies d'Elopsys. L'expertise d'Elopsys dans les trois filières que sont les micro-ondes, la photonique et les réseaux sécurisés font de cette entité un pôle transverse, où les entreprises développent des applications intéressant aussi bien les marchés des communications (traitement et sécurité, stockage réseau, réseaux optiques), que ceux de la santé (imagerie médicale, biotechnologies), la défense, les transports ou la domotique. Ces trois grandes filières représentent aujourd'hui quelque 7 500 emplois, soit 18 % de l'emploi industriel régional. « En deux ans d'existence, 70 projets ont été labellisés, qui rassemblent 144 partenaires dont quarante PME avec un budget total de 50 millions d'euros. Au cours de cette période, une dizaine de jeunes pousses et plusieurs centres d'expertise et de R&D sont venus s'ajouter au tissu économique déjà existant », signale Bertrand Lenoir, chargé d'affaires du pôle Elopsys en mentionnant la dizaine de projets supplémentaires encore hébergés par l'incubateur du Limousin et Limousin Expansion. Pour ce responsable, l'une des grandes forces d'Elopsys tient à son centre de recherche XLIM, résultat de la fusion de quatre laboratoires : le LACO, le LMSI, l'UMOP et l'IRCOM. Il fédère 450 doctorants, chercheurs du CNRS, ou enseignants-chercheurs dans des domaines aussi divers que l'informatique, les mathématiques, l'optique, l'électromagnétisme ou l'électronique. Cette forte présence de la recherche fondamentale se retrouve en toute logique dans le nombre de projets labellisés par l'ANR : neuf au cours de la période 2006-2007, et neuf encore en 2007. Fournisseur de technologiesLe démarrage d'Elopsys a eu pour effet immédiat de rapprocher les différents acteurs, rappelle Bertrand Lenoir : « La création du pôle a permis de rassembler les acteurs locaux qui n'avaient pas de relation avec les grands groupes. Cela a permis l'éclosion de nombreux projets, par exemple entre Legrand et le XLIM, qui ne travaillaient quasiment pas ensemble auparavant. » En témoigne le projet Wobnet, labellisé en 2006, et qui réunit l'entreprise Legrand, le XLIM, le centre de ressources technologiques Cisteme, une PME, Cryptiris, l'IUT du Limousin et le lycée Favard. Doté d'un financement de 2,5 M d'euros avec un cofinancement du Conseil régional dans le cadre du Fonds Innovation du Limousin, ce projet porte sur les technologies de la communication appliquées à la domotique. Il cible les personnes âgées. Objectif : essayer de les maintenir à domicile le plus longtemps possible. Le projet Tec3com intéresse, quant à lui, les électroniciens et céramistes. Labellisé l'an dernier par Elopsys et le pôle européen de la céramique, et doté d'un financement de 1,5 M d'euros sur 36 mois, ce programme exploite les technologies de stéréo lithographie appliquée aux céramiques, notamment pour des applications 3D dans le domaine spatial. Deux autres dossiers viennent d'être acceptés par le Fonds unique interministériel et sont en phase de démarrage pour une période de 36 mois chacun. Il s'agit pour le premier du projet Filtramems qui permettra de mener des travaux de R&D sur le filtrage des communications à l'aide des technologies Mems. Radiall Systems, Thales Communication, Aliena Space et le XLIM y sont associés. Le second projet, baptisé Mecanos touche aux aspects de sécurité logicielle des cartes à puce du futur. « Ces deux derniers programmes ont été colabellisés avec le pôle Aerospace Valley pour le premier, et SCS à Sophia-Antipolis pour le second », précise Bertrand Lenoir. Cette notion de partenariat avec d'autres pôles de compétitivité est d'autant plus pertinente qu'Elopsys se présente comme un fournisseur de technologies, et sur des marchés de niche. « S'agissant des micro-ondes, nous avons la taille critique et nous pouvons mener nos propres projets, mais nous pouvons également les déployer dans le cadre de programmes avec d'autres partenaires à l'instar d'Aerospace Valley, System@tic, SCS ou Cap Digital. S'agissant des filières Photonique ou Réseaux sécurisés, nous privilégions les partenariats avec d'autres pôles », ajoute Ber trand Lenoir. Elopsys est ainsi impliqué dans le projet POPsud (Optique, Photonique et Imagerie) et la création du pôle européen Optitec. Une délégation de PME du pôle au dernier cebitParmi les actions engagées par le pôle de compétitivité Elopsys pour faire connaître ses entreprises adhérentes à l'étranger, figurait le dernier CeBIT de Hanovre. Onze entreprises avaient fait le déplacement, soutenues directement par le pôle Elopsys, ou par le pôle d'excellence eDesign. Les entreprises Mesures & Signaux et S.W.A.P. ont notamment présenté leurs activités et produits (mesure de paramètres physico-chimiques pour l'environnement et l'industrie, et conception d'instruments de mesure RF et Hyper). Dans le domaine de la convergence voix-données, la jeune société incubée Devopsys en a profité pour lancer son premier produit, un « communicateur d'entreprise » baptisé SerenIP qui permet de réaliser des économies de 30 % en moyenne. Filmariane (suivi de véhicules à travers une plate-forme Web) et Business Anywhere (marketing mobile) étaient également présentes, ainsi que Point Carré, BlueKiwi, Transversaldesign et le groupe Reflect. Objectif atteint si l'on en juge par l'opinion de Florence Touzot, directrice du développement de Devopsys : « Nous avons eu de très bons contacts avec des distributeurs allemands et espagnols et différents réseaux de partenariat. Nous avons pu aussi prendre contact avec des prestataires – fournisseurs de matériel – et surtout, nous avons pu approcher et toucher ce que proposent nos confrères. L'avantage, c'est qu'en se déplaçant avec l'appui d'Elopsys et celle d'Ubifrance, nous nous retrouvons au c&oelig;ur de réseaux que nous n'avons pas encore défriché… »

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