Couverture ElectroniqueS n°127

Le salon de Munich n'a pas failli à la tradition malgré de nombreuses inquiétudes concernant le futur, notamment dans l'industrie électronique automobile : les annonces y ont été nombreuses dans tous les secteurs aussi bien en composants qu'en test et mesure. Munich. Confiance et incertitude. Ces deux mots résument assez bien l'ambiance qui régnait sur les stands et dans les allées du salon Electronica qui s'est tenu à Munich du 11 au 14 novembre dernier. Un salon qui a accueilli un peu moins de visiteurs qu'il y a deux ans – « seulement » 73 000 personnes se sont déplacées contre près de 78 000 il y a deux ans – et a vu quelques annulations de dernière minute si l'on s'en réfère au plus grand nombre d'espaces vides dans les halls. La faute à la crise ? De fait, les organisateurs annoncent quelque 2 800 exposants dont 58 % étrangers à l'Allemagne, alors qu'ils étaient près de 3 000 en 2006. Selon les organisateurs, les visiteurs en provenance des pays de l'Europe de l'Est et du centre continuent de venir plus nombreux chaque année (les délocalisations et relocalisations de production n'y sont certainement pas pour rien) comme c'est également le cas pour les Brésiliens, les Taïwanais, les Africains du Sud et les Russes qui disposaient d'un espace bien à eux dans le hall A6. A l'inverse, les visiteurs en provenance de France, du Royaume-Uni, d'Israël et des Etats-Unis sont venus moins nombreux qu'il y a deux ans, « probablement en raison de la détérioration de la situation économique et des restrictions de voyages au sein des entreprises », expliquent les organisateurs. Et si, comme prévu, les dernières évolutions concernant la situation économique mondiale ont alimenté bien des conversations, « les visiteurs et les exposants affrontent cette période difficile avec un grand niveau de confiance et se sont réorganisés pour y faire face », ajoutent-ils dans un communiqué. « Nous sommes fiers qu'Electronica ait fait preuve d'une grande stabilité dans cette période troublée, ce qui montre, une fois de plus, son importance en tant que rendez-vous mondial de l'industrie électronique », a déclaré Klaus Dittrich, directeur de Messe München International, la société organisatrice du salon. L'éclairage en pleine formeReste que, mis à part les fournisseurs de composants très impliqués dans l'automobile qui sont, eux, un peu (beaucoup) démoralisés, notamment les connecticiens, les autres sont « seulement » inquiets des possibles répercussions sur d'autres secteurs applicatifs, même si, pour l'instant, les effets ne sont pas visibles. C'est par exemple le cas du fournisseur de mémoires Ram ferroélectriques Ramtron, dont les ventes dans le secteur automobile représentent 18 % de son chiffre d'affaires, ou celui d'Analog Devices pour qui « l'industriel se porte bien et le moyen terme reste bon ». De fait, même si les prévisions se font de plus en plus alarmistes concernant l'évolution du marché des semiconducteurs (voir notre article en page 10), aucun des acteurs que nous avons interrogés n'a voulu se hasarder à dire ce que sera 2009, et cela quel que soit le domaine. Quelques secteurs sont toutefois en pleine forme et quasiment insensibles à la crise, voire en profitent. C'est en particulier le cas du secteur de l'éclairage, qui, économies d'énergie obligent, se tourne de plus en plus vers les DEL de puissance. Cela pour le plus grand bonheur non seulement des fabricants de ces dernières, toujours en proie à l'optimisme (« La crise ? Quelle crise ? », nous ont déclaré certains. Voir notre article en page 31) mais également des fournisseurs de circuits de commande associés. Les économies d'énergie, et plus généralement l'électronique « verte », entraînent également dans leur sillage une kyrielle de nouvelles applications comme les réseaux de capteurs. Des capteurs omniprésents au salon, et pas seulement dans le hall qui leur était dédié, comme en témoignent, par exemple, les capteurs intelligents d'Analog Devices et la technologie tactile inductive de Microchip. « Le tactile en général est un sujet chaud du moment », nous a déclaré un représentant de la société américaine au salon. La protection de l'environnement, et plus particulièrement le climat, a, par ailleurs, été au centre des débats de la traditionnelle table ronde des CEO, qui ont unanimement reconnu la nécessité de développer des circuits encore plus intelligents pour améliorer de manière considérable le rendement énergétique des systèmes électroniques. Cette volonté a été notamment mise en exergue sur les stands de Fairchild, Infineon et STMicroelectronics. Le thème du changement climatique a également été l'un des points d'ancrage de la conférence sur l'automobile qui a attiré 250 délégués de vingt-trois pays. Signalons pour finir le fort développement de la signalétique électronique considérée comme l'une des applications à plus forte croissance potentielle des afficheurs électroniques, et notamment des LCD, ainsi que l'émergence de l'électronique embarquée dans les vêtements avec des démonstrations de danse très remarquées sur le stand d'Analog Devices. Un rendez-vous incontournable pour toute l'industrieMalgré une conjoncture fortement défavorable, le salon mondial des composants électroniques de Munich a accueilli 73 000 visiteurs (6,5 % de moins qu'en 2006). Selon les organisateurs, les visiteurs sont venus plus nombreux en provenance d'Europe de l'Est et du centre, du Brésil, d'Afrique du Sud et de Russie. Les Français se sont, eux, déplacés en moins grand nombre.Côté exposants, 2 800 sociétés, dont 58 % non-allemandes, ont présenté leurs dernières nouveautés dans quatorze halls avec, pour la première fois, un pavillon de la Russie. Les distributeurs de composants étaient particulièrement bien représentés dans le domaine des semiconducteurs.La prochaine édition du salon Electronica se tiendra à Munich du 9 au 12 novembre 2010. Des plates-formes universelles pour accélérer la conception de systèmesFortement représentés au salon, les distributeurs de composants électroniques, traditionnels et cataloguistes, sont, eux aussi, à la pointe de l'innovation pour faciliter le travail de leurs clients. C'est ainsi que RS Components (maison mère de Radiospares) a démontré pour la première fois à Electronica en direct sa plate-forme de développement universelle (EDP) conçue pour le prototypage rapide de systèmes commandés par micro-contrôleurs. Cette plate-forme comprend une carte réutilisable, des modules unités centrales équipés de microcontrôleurs de quatre fournisseurs différents (ST, Infineon, NXP et Microchip) et des modules d'applications. « Elle va permettre de réduire le temps de conception et de construction d'un système de plusieurs semaines à quelques jours et de diminuer les coûts de projet en éliminant l'achat et l'adaptation à de multiples kits de développement spécifiques à chaque constructeur », nous a précisé Klaus Göldenbot, directeur régional Europe de RS Components. Elles peuvent être commandées en ligne comme tous les produits au catalogue de la société pour laquelle le commerce électronique représente d'ores et déjà plus de 40 % des activités européennes (les 50 % devraient être dépassés d'ici à 18 mois). Future Electronics poursuit le même objectif avec sa carte Longbow permettant de comparer les microcontrôleurs de différents fabricants (Freescale et NXP à ce jour).

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