Couverture ElectroniqueS n°127

Convaincus du bien-fondé de l'utilisation des blocs de propriété intellectuelle, les concepteurs de circuits pointent du doigt certaines difficultés principalement liées à l'absence de standardisation. Grenoble Avec plus de 300 auditeurs, la douzième édition de la manifestation IP based SOC Design, qui s'est tenue à Grenoble les 13 et 14 novembre et accueillait une petite exposition (voir encadré), semble bien partie pour réussir son pari, à savoir s'affirmer comme la référence dans le domaine de la conception de circuits spécifiques et de FPGA à base de blocs de propriété intellectuelle (blocs d'IP). Lors de la conférence, les concepteurs se sont montrés convaincus du bien-fondé de l'utilisation de blocs d'IP, voire même de plates-formes associant matériel et logiciel, dans leurs circuits. « L'utilisation et la réutilisation de blocs d'IP est l'une des nombreuses voies possibles pour combler le fossé grandissant entre la complexité croissante du logiciel (+140 % par an) et celle du matériel (+50 % par an) ; la vérification au niveau système et la coconception matériel et logiciel sont d'autres voies », précise ainsi Philippe Magarshack, responsable de la conception chez STMicroelectronics.La qualité des blocs d'IP en questionLes concepteurs ont toutefois pointé du doigt les difficultés qu'ils continuaient à rencontrer dans l'utilisation des blocs d'IP. Ces difficultés, aussi bien d'ordre économique que technique, sont en grande partie liées à l'absence de standardisation en la matière. Car « la standardisation permet d'améliorer tous les paramètres », souligne Ted Vucurevich, CTO de Cadence, notamment celui de la qualité, particulièrement mis en avant du fait qu'un bloc d'IP défectueux peut mettre en péril la totalité d'un projet. Et même si la qualité des blocs d'IP disponibles sur le marché a fait des progrès, cette dernière n'est pas encore totalement satisfaisante. « Le bloc d'IP parfait n'existe pas », affirme ainsi Bart De Loore, de Philips Semiconductors. « Il n'existera jamais », lui répond Chris Lennard, d'ARM, premier fournisseur mondial de blocs d'IP. « Il faut définir un standard universel de qualité des IP et l'appliquer », ajoute de son côté M. Magarshack. Et savoir ce qu'on entend par “ qualité d'un bloc d'IP ”, concept qui peut se référer autant à la bonne fonctionnalité du bloc lui-même qu'à son interopérabilité avec d'autres ou à son adéquation avec la technologie de fabrication ciblée. A partir de là, les fournisseurs de blocs d'IP, blocs qui peuvent être regroupés en trois catégories(3) , ont un certain nombre de challenges à relever et ils semblent prêts à le faire. Ces challenges ont pour nom : modélisation et caractérisation des blocs, implantation sur des cibles multiples (précaractérisés, FPGA) et des technologies de différents fondeurs, test et fabrication. Car, au final, l'utilisateur veut être sûr que ce qu'il a conçu pourra être fabriqué. Voir notre lexique page 28.(1) Certains préfèrent parler de recyclage des blocs d'IP, terme qui leur semble moins réducteur.(2) Ces techniques ont également fait l'objet de présentations lors de la conférence grenobloise.(3) Philippe Magarshack identifie trois types de blocs d'IP : les blocs fondamentaux (processeur mémoire), très proches de la technologie de fabrication, les blocs basés sur des standards (interface par exemple) et les blocs spécifiques à un domaine d'application.Premier bloc d'ip encodeur JPEG-2000 pour barco SILEX…Un certain nombre de fabricants ont profité de la petite exposition associée à la manifestation grenobloise, exposition qui a regroupé une vingtaine d'acteurs du domaine (fournisseurs de blocs de propriété intellectuelle, éditeurs de logiciels de CAO, sociétés de services en conception…) pour présenter leurs dernières nouveautés. C'est ainsi que Barco Silex, jusqu'à présent surtout connu comme société de services en conception, a saisi l'opportunité de la manifestation pour faire son entrée officielle sur le marché des blocs de propriété intellectuelle. La société belge y a ainsi notamment introduit le premier encodeur JPEG-2000 disponible sous forme de bloc intégrable dans un circuit spécifique. Cet encodeur s'accompagne bien entendu du décodeur associé ainsi que de fonctions plus simples comme unités de transformation des ondelettes. De son côté, le Français PLDApplications, déjà bien connu sur le marché de la propriété intellectuelle il est classé deuxième fournisseur mondial de blocs d'interface PCI par Gartner , a présenté lors de la manifestation un c&oelig;ur PCI Express, l'un des premiers du marché. Ce c&oelig;ur est adapté aussi bien aux circuits spécifiques qu'aux FPGA.Enfin, la société française Design & Reuse, organisatrice de la manifestation, a, elle, présenté un outil, baptisé Asic Platform Manager, destiné à faciliter la vie tant des fournisseurs de blocs d'IP que de leurs clients.

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