De plus en plus, les nez et dans une moindre mesure les langues électroniques devraient trouver leur place sur les chaînes de production des industries agroalimentaire, cosmétique et pharmaceutique, mais également sur des sites à risque ou encore dans le domaine de la protection environnementale.
Pour la première fois depuis sa création en 1993, le Français Alpha MOS, le principal fabricant mondial de nez et de langues électroniques, a annoncé un résultat annuel positif (0,118 M euros sur l'exercice 2001-2002, pour un chiffre d'affaires de 4,05 M euros). De même, la dizaine de fabricants qui se partage actuellement le marché mondial (notamment l'Américain Cyrano Sciences, l'Allemand WMA Airsense ou l'Anglais Osmetech) envisage un décollage du marché dans les années qui viennent. D'après Jean-Christophe Mifsud, p-dg d'Alpha MOS, il ne s'agit que d'un début : « Notre objectif est d'atteindre un marché de masse avec une pénétration verticale des différents secteurs sur lesquels nous sommes déjà présents. Or, très clairement, nous observons actuellement les premières étapes de cette pénétration. » De fait, si les quelque 350 appareils installés par la société toulousaine à ce jour équipent principalement les centres de R&D des industriels (80 % du parc installé est en laboratoire), ils commencent à équiper également les usines elles-mêmes, pour des applications de suivi de fabrication et de contrôle qualité. Dans cette optique, Alpha MOS développe ainsi des appareils miniaturisés ou sous forme de modules à la fois plus robustes, plus simples d'usage, moins coûteux que les appareils actuels, et dédiés à une tâche bien précise.
L'élément capteur est ici un quartz recouvert d'une couche de matériau organique capable d'adsorber les molécules volatiles avec plus ou moins d'efficacité. Au fur et à mesure que les gaz caractéristiques des arômes s'adsorbent et se désorbent, la fréquence de résonance du capteur est modifiée. La durée de vie de ces capteurs est de l'ordre de 12 à 18 mois.
