Eolane, qui vise, en 2012, 360 millions d’euros de chiffre d’affaires, poursuit avec succès un programme d’innovation technologique et d’internationalisation de ses activités. C’est ce que le groupe a annoncé lors des 10è Rencontres Eolane qui se sont tenues à Paris, le 19 septembre dernier.
Eolane fêtait hier, 19 septembre, les 10è Rencontres Eolane qui mêlent des fournisseurs et des clients de la société.
Paul Raguin, le capitaine- poète-philosophe du groupe avait placé cette édition sous le signe de la créativité angevine, l’Anjou étant une terre de mesure technique et de démesure poétique ainsi que le berceau d’Eolane.
Plusieurs artistes de cette région ont ainsi parlé de leurs œuvres tandis qu’Eric Poiroux a présenté «Premiers Plans», une manifestation cinématographique basée à Angers, qui, chaque année, réunit quelque 70 000 spectateurs autour de la vision de premiers films; M. Poiroux est l’un des fondateurs de «Premiers Plans».
Au cours de la manifestation, Paul Raguin a, une fois de plus, montré son implication dans la vie de la région Anjou avec l’annonce de la création, sous l’égide de Lea Valley (Loire Electronic Applications Valley) dont il est le président, et avec le soutien de la municipalité d’Angers, d’un campus dédié à l’électronique professionnelle.
Celui-ci devrait jouxter les nouveaux bâtiments de l’ESEO (Ecole supérieure d’électronique de l’Ouest). Ce serait à la fois une crêche pour les jeunes pousses innovantes et un laboratoire de test et de mesure pour les entreprises confirmées de la région.
Enfin, Eolane, deuxième sous-traitant français après AsteelFlash, a exposé à l’assistance la poursuite de son programme de développement, un programme qui repose sur l’innovation et la mondialisation de ses activités.
«La chance sourit aux audacieux» – traduction: il faut au moins essayer pour rencontrer la fortune. Et, «le malheur des uns fait le bonheur des autres». Ces deux proverbes résument les dernières acquisitions d’Eolane.
En effet, les difficultés de trésorerie rencontrées par Lagassé ont permis au 2è groupe français de sous-traitance en électronique d’acquérir le site de Douarnenez de Lagassé (210 personnes, 47 millions d’euros de chiffre d’affaires).
Spécialisé dans les radiocommunications sécurisées – il travaille pour Cassidian – Douarnenez dispose d’une activité SAV dédiée aux matériels d’électronique grand public ainsi que d’un bureau d’études (20 personnes).
«Le savoir-faire du SAV de Douarnenez sera développé et servira à l’ensemble des clients d’Eolane», a précisé Marc Pasquier, directeur général d’Eolane.
De façon similaire, ce sont les difficultés de trésorerie rencontrées par Elcoteq qui ont permis à Eolane de racheter l’usine de Tallinn d’Elcoteq (200 personnes, 27 M€ de CA).
Spécialisée, elle aussi, en radiocoms sécurisées, cette usine est dédiée à la fabrication de moyennes et grandes séries de produits électroniques.
En juillet dernier, Eolane a complété ses acquisitions de 2012 par le rachat du centre Lagassé de Berlin (50 personnes, 16 M€ de CA) également spécialisé en radiocoms sécurisées.
En outre, Marc Pasquier a annoncé l’installation, en août dernier, d’un bureau commercial à Boston (1 personne).
Enfin, le directeur général a indiqué qu’Eolane a signé un accord pour le rachat, fin 2012, d’une usine basée à Bangalore (Inde); ce site s’appuie sur 250 personnes et représente un chiffre d’affaires annuel de 5 M€. Eolane avait annoncé, l’an dernier, une telle opération de façon à mieux accompagner ses clients dans ce pays.
Aujourd’hui, Eolane compte 3 300 collaborateurs dont 170 en Chine, 320 au Maroc et 200 en Estonie.
Ce groupe mise sur un chiffre d’affaires de 360 M€ en 2012. Il prévoit notamment de réaliser 26% de ses ventes en électronique professionnelle contre 19% en 2011 grâce à ses acquisitions du premier semestre 2012, 19% en électronique à destination du ferroviaire (25% en 2011), 14% en militaire (19% en 2011) et 12% en industriel.
Au plan de l’innovation, «nous travaillons à élever notre expertise au niveau de la conception», a déclaré Thierry Sachot, le second directeur général d’Eolane.
Pour réaliser cet objectif, le sous-traitant table sur la mise en place de briques technologiques dans plusieurs domaines: les objets communicants (réseaux de capteurs miniaturisés, électronique pour smartgrid, systèmes de localisation – qui sont une spécialité de Douarnenez); les technologies «intelligentes» (réseaux de capteurs intelligents, systèmes vidéo intelligents); les plateformes (plateformes pour réseaux logiques programmables et pour microprocesseurs – avec l’appui des fournisseurs -, écrans et écrans tactiles, électronique miniaturisée); et l’énergie (technologies basse consommation, récupération d’énergie).
Avec ces briques technologiques, Eolane veut réduire le temps de lancement des produits sur le marché (time-to-market) et diminuer les risques – grâce à la réutilisation de sous-ensembles testés et rôdés.
Cette démarche lui permettra aussi de renforcer sa position en tant que force de propositions, de resserrer ses liens avec les fournisseurs et les clients, ainsi que de mieux anticiper les besoins du marché.
Et, «il ne s’agit pas de faire concurrence à nos clients dans leurs cœurs de métier», remarque M. Sachot.
Dans la pratique, ces briques technologiques devraient faire leur apparition dans la panoplie de services Eolane à partir de 2013.
Une partie de ces modules technologiques de référence est déjà testée au sein des projets auxquels participent Eolane: Smart Sensing, qui a pour objectif la commercialisation de vêtements intégrant des capteurs; le projet de la société française Heliotrop qui a pour objectif la mise au point et la commercialisation d’équipements photovoltaïques à concentration (CPV); et QooQ une tablette culinaire créée par Eolane Montceau-les-Mines dont plusieurs modèles seront lancés sur le marché en octobre prochain.
Sa raison d’être étant la fabrication de produits électroniques, Eolane innove aussi continûment au plan de la production.
Thierry Sachot a ainsi annoncé: le brasage de cartes électroniques avec composants actifs enterrés dans le circuit imprimé, l’utilisation de la technologie PoP (Package on package) qui est un empilement de boîtiers BGA (Ball grid array), l’installation d’un machine à refusion sous vide sur le site angevin d’Eolane et la création, aux Ulis, d’un centre de stockage de longue durée pour les composants; ce stockage se fait sous azote.
*La meilleure allure pour un bateau.