Renesas a annoncé l’externalisation de sa production de microcontrôleurs au profit du groupe taïwanais TSMC. Cette décision entraînerait une restructuration massive pouvant toucher jusqu’à un tiers de l’effectif de l’entreprise.
Dans un communiqué publié ce lundi 28 mai, Renesas Electronics, premier fabricant japonais de semi-conducteurs, a annoncé l’externalisation de sa production de microcontrôleurs au profit du groupe taïwanais TSMC. “Cet accord doit permettre d’étendre leur collaboration aux procédés de fabrication en technologie 40 nanomètres, pour des produits destinés aux nouvelles générations d’automobiles et aux applications grand public”, a expliqué Renesas.
Mais le communiqué n’évoque pas les lourdes conséquences que cette décision devrait avoir en termes d’emplois. Selon les quotidiens japonais “Yomiuri Shimbun” et “Nikkei”, il faut s’attendre à une restructuration massive pouvant toucher jusqu’à un tiers de l’effectif de Renesas, soit 14 000 employés (sur un total de 42 800).
Cette réduction d’effectif se ferait pas le gel des recrutements de nouveaux salariés, le non-remplacement des personnes partant à la retraite, l’appel à des départs volontaires et le transfert d’employés aux groupes actionnaires de Renesas que sont NEC, Hitachi et Mitsubishi Electric.
Parallèlement, l’entreprise prévoit de renforcer son assise financière par une augmentation de capital de 100 milliards de yens (environ 1 milliard d’euros), révèle également la presse japonaise.
Un plan antérieur prévoyait une diminution des effectifs de l’ordre de 6 000 postes, assortie d’une augmentation de capital de 50 milliards de yens, mais le groupe serait en train de se résoudre à aller deux fois plus loin sur l’insistance de ses banques qui jugeaient insuffisantes les précédentes propositions de restructuration. Le groupe se verrait aussi contraint de fermer ou vendre plusieurs de ses 19 usines au Japon et de confier une partie de sa production à la sous-traitance, toujours dans le but de diminuer ses coûts fixes.
Par ailleurs, le groupe serait toujours en discussion avec ses compatriotes Fujitsu et Panasonic en vue d’un regroupement de leurs divisions de développement et de fabrication des systèmes sur puce pour mieux faire face à la concurrence et pour disposer de capacités d’investissement plus importantes. Toutes ces dispositions pourraient être présentées avant l’assemblée générale des actionnaires prévue fin juin.
Renesas a été victime d’importantes pertes au premier semestre liées au séisme du 11 mars 2011 au Japon, qui, par ricochet, avait perturbé la production automobile mondiale (fortement utilisatrice de microcontrôleurs), puis a pâti d’une dégradation du marché des semi-conducteurs en fin d’année 2011.