L’association UFC-Que Choisir estime que les compteurs Linky sont “conçus essentiellement dans l’intérêt exclusif du gestionnaire de réseau et des fournisseurs d’énergie, et bien peu dans celui des consommateurs”.
L’association de consommateurs UFC-Que Choisir vient de déposer un recours auprès du Conseil d’Etat contre le compteur “intelligent” Linky, censé être déployé dans toute la France à partir de 2013. Une campagne d’information auprès du grand public est également lancée.
L’association estime que ces compteurs sont “conçus essentiellement dans l’intérêt exclusif du gestionnaire de réseau et des fournisseurs d’énergie, et bien peu dans celui des consommateurs, en dépit des promesses”.
Le compteur électrique Linky vise à améliorer la gestion et l’usage des réseaux électriques, permettant notamment un suivi de consommation en temps réel par les opérateurs et les usagers et le lancement de nouveaux services.
L’an dernier, le gouvernement avait décidé que ce compteur intelligent serait déployé dans toute la France (soit 35 millions de boîtiers à installer) à partir de 2013, après une expérimentation menée à Lyon et en Indre-et-Loire par ERDF, filiale d’EDF chargée de la distribution de l’électricité.
Mais l’UFC estime que l’expérimentation n’a pas rempli les objectifs espérés, dénonce l’absence d’affichage déporté qui aiderait selon elle les particuliers à suivre réellement en direct leur consommation, et évoque une “privatisation de l’accès aux données essentielles de consommation”. En conséquence, l’association de consommateurs a saisi le Conseil d’Etat afin que sa généralisation soit annulée.
Selon, l’UFC, le planning des poses n’a pas été tenu et de nombreuses défaillances techniques ont été relevées (les compteurs sautaient un peu trop facilement et la télétransmission des données ne se faisait pas).
“En l’état, le compteur Linky ne répond pas aux exigences normatives européennes et nationales, et, en conséquence, n’est pas au service des consommateurs pour une meilleure maîtrise de leur consommation énergétique et de leur budget”, juge en outre l’association de consommateurs. Enfin, si le compteur ne sera pas facturé en tant que tel aux usagers, l’UFC estime que l’ensemble des consommateurs le paieront indirectement via le “tarif d’acheminement” (ou TURPE, un prélèvement sur les factures d’électricité censé financer l’exploitation et les investissements dans les réseaux électriques). Et rappelle au passage que le coût de sa généralisation est évalué à 4,5 milliards d’euros par ERDF.
