Les ”achats responsables”, préconisation du Club Rodin, sont fondés sur le principe de la valeur globale.
Le Club Rodin (think tank de la Fieec présidé par Bernard Bismuth) vient de publier un ouvrage dans lequel il souhaite apporter un “éclairage nouveau sur l’industrie et sur les moyens de la réinventer au travers de la problématique des achats”.
“Depuis la fin des Trente Glorieuses, l’économie des pays occidentaux s’essouffle, la crise de 2008 a exacerbé la situation, notamment dans l’industrie, qui a perdu des millions d’emplois en vingt-cinq ans. Mondialisation, “financiarisation”, délocalisations ne sont pas les seules causes de ces phénomènes”, affirme le Cub Rodin. “Une meilleure qualité relationnelle au sein des écosystèmes d’entreprises ne serait-elle pas un facteur de meilleure compétitivité mondiale ?”, questionne-t-il.
Le Club Rodin prône une démarche positive d’”achats responsables” fondée sur des relations mutuellement bénéfiques entre grands groupes et PME. “Dans une démarche d’externalisation de plus en plus financière et axée sur le court terme, les acheteurs des grandes entreprises ont été sensibles aux offres des pays low cost”, observe-t-il. “En France, les pratiques se sont améliorées depuis le “cost killing” des années 1990, mais ne s’inscrivent toujours pas dans un registre gagnant-gagnant”. Les “achats responsables”, préconisation du Club Rodin, sont fondés sur le principe de la valeur globale. D’une part, le calcul de coût total de propriété (“Total Cost of Ownership” ou TCO) de la valeur d’un produit ou service doit inclure l’ensemble des éléments qui le constituent, opérationnels (qualité-coût direct-délai) et sociétaux (incluant le social et l’environnemental). D’autre part, la qualité de la relation client-fournisseur a également une valeur à moyen et long termes. Les écosystèmes (clusters, ou simplement “entreprises élargies”) sont des preuves tangibles d’efficacité synergétique.
La première norme de responsabilité sociétale des organisations (ISO 26000) se diffuse dans la centaine de pays qui y ont contribué. Ce cadre global devrait permettre d’infléchir la tendance des trois dernières décennies, et aboutir à un système économique moins focalisé sur le rendement à court terme. Le Club Rodin croit à cet élan de progrès, à condition que toutes les parties prenantes y contribuent.