Après une activité forte en 2011, Oseo se verra confier cette année de nouvelles missions destinées à renforcer la compétitivité des entreprises, notamment avec la création d’une filiale dédiée à l’industrie.
En 2011, Oséo a soutenu 84 000 entreprises (en progression de 5 % par rapport à 2010). Elles ont obtenu 31 milliards d’euros de financements (+ 7 % par rapport à 2010). 1,9 milliard d’euros de financements ont été accordés à des projets innovants, incluant les aides du FUI (Fonds unique interministériel), 9,1 milliards d’euros ont été versés sous forme de prêts garantis en faveur de l’investissement, 11,7 milliards d’euros provenaient de financements mis en place en partenariat avec les banques et les organismes de fonds propres, enfin, 8,2 milliards d’euros ont servi à financer des créances (à court terme). Ce dernier poste, en hausse de 14 %, montre que les retards de paiement de certains organismes publics est en hausse. Le recours à Oséo aura ainsi permis, dans de nombreux cas, à venir au secours de la trésorerie de certaines entreprises.
L’activité intense de 2011 s’est accompagnée d’une bonne maîtrise des risques et d’une grande qualité dans la gestion des comptes. “Peu de faillites ont été dénombrées parmi les entreprises aidées, et il n’y a eu que 100 000 euros d’entrées en contentieux. Ce niveau est inférieur à celui de 2005 et de 1993”, a précisé François Drouin, Pdg d’Oséo. Le résultat net d’Oséo après impôt a été de 100 millions d’euros, contre 55 millions d’euros en 2010 et 21 millions d’euros en 2009.
Un premier bilan des 5 ans de projets collaboratifs du programme ISI (Innovation Stratégique Industrielle), provenant de l’ex-Agence de l’innovation industrielle, a été dressé : entre 2006 et 2011, 73 projets ont été financés par OSEO pour un montant total d’aides de 1,5 milliard d’euros. Ces projets mobilisent 356 entreprises et 198 structures de recherches publiques.
Le programme ISI concerne le soutien de projets d’innovation très ambitieux, qui entraînent de lourds investissements de R&D. Ils peuvent être de secteurs d’activité variés mais impliquent tous de véritables ruptures technologiques et bénéficient de solides perspectives commerciales.
En 2012, l’intervention d’Oséo s’élargira avec, notamment, la création d’Oséo Industrie, filiale à 100 % d’Oséo, dotée d’un milliard d’euros de fonds propres. Grâce à l’effet de levier, Oséo Industrie devrait pouvoir prêter plus de 10 milliards d’euros et, en déclenchant les financements privés, mobiliser au profit de l’industrie plus de 20 milliards d’euros. L’objectif d’Oséo Industrie est de financer la filière industrielle et de faire émerger un plus grand nombre d’entreprises de taille intermédiaire.
Par ailleurs, Oséo accueillera les équipes de FSI Régions. Doté de 350 millions d’euros, FSI Régions pourra investir directement dans les entreprises ou les accompagner vers un fonds partenaire. Les équipes de FSI Régions seront implantées dans les directions régionales d’Oséo afin de renforcer le maillage régional et de proposer aux entreprises un continuum de financements, y compris des interventions en renforcement des fonds propres.
En complément des aides et financements d’Oséo, le Crédit d’impôt-recherche (CIR) s’impose comme une incitation fiscale à la R&D incontournable pour les entreprises innovantes. Oséo délivre désormais le rescrit, document qui permet de sécuriser l’éligibilité au CIR des dépenses de R&D des PME et des ETI. Ce rescrit, délivré dans un délai de trois mois, est opposable à l’administration fiscale. L’objectif d’Oséo est ainsi de contribuer à augmenter le nombre de PME et d’ETI bénéficiaires du CIR dans un délai beaucoup plus court qu’auparavant et dans des conditions plus sécurisantes pour les entreprises.
Le modèle de financement d’entreprises développé par Oséo, qui a permis à nos PME de très bien résister dans cette période de crise financière, intéresse les pays étrangers. “Nous avons reçu 104 visites de délégations étrangères l’an passé, venant de pays tels que le Japon, l’Allemagne, la Finlande, la Tunisie. Certains nous demandent même de les aider à créer un Oséo chez eux”, a expliqué François Drouin.